Chapitre 42: Sécurité

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MARÍA




J'adore la pluie, ce n'est un secret pour personne, à chaque fois qu'il y en a, je passe de bonnes journées.

Et aujourd'hui, j'en passe une bonne et étrangement, je n'ai aucun pressentiments douteux et je sais que tout vas bien.

Aujourd'hui est le genre de jour, où rien ne se passe mal, aujourd'hui est le genre de jour où l'on boit un chocolat chaud en regardant un film triste. Aujourd'hui est un bon jour.

Il rentre dans la chambre avec les pizzas et enlève veste en cuir, la même qu'il portait le jour de notre rencontre.

- Enfin ! J'ai cru ne jamais avoir le droit à ma part de pizza ita-

- Mets-toi à l'abris dans la pièce de sécurité, Barbara, et si tu croises l'un de mes frères et sœurs, dis-leur de venir avec toi, m'interrompt sèchement Valentino.

Valentino met son téléphone en haut-parleur, m'attrape le bras, un peu absent, et me pose sans ménagement sur la chaise roulante alors qu'une voix féminine que je ne connait pas, acquiesce avant que Valentino ne raccroche, et qu'il se mette à courir tout en gardant un calme terrorisant.

- Qu'est-ce qui se passe Va-

- Pas maintenant, on doit partir María ! Tu es danger, alors on doit putain de partir !

Je ne dis plus un mot, et je me pince les lèvres quand mon cœur se met à battre rapidement en voyant toute l'agitation alors qu'il part regarder à la fenêtre avant de souffler et de me mettre sa veste sur les épaules pour me protéger du froid.

- On...on descend ? dis-je, la voix tremblante.

Il acquiesce d'un geste de la tête, et ça m'énerve de ne pas pouvoir courir avec lui et de rester sur cette chaise qui me rend définitivement bonne à rien. Mon pouls s'accélère, mon estomac se retourne en voyant un monde inhabituel devant l'hôpital.

- Putain de merde, souffle Valentino en faisant demi-tour.

- C'est Samuel ?! paniqué-je alors qu'il m'ignore en nous enfermant dans les toilettes pour femmes.

Il arrête ma chaise, la bloque, et s'accroupit devant moi en me tendant cette arme si lourde et si froide. Je le supplie de ne pas me faire ça, de ne pas m'obliger à faire ça, mais il pince ses lèvres et embrasse mon front sans s'excuser pour autant. Parce que je dois m'habituer aux choses comme ça, à ce stresse, à ce danger, à cette mort imminente.

- Si quelqu'un cherche à t'approcher et que tu ne le connais pas, tu le flingues, on est clair ou pas ? dit-il d'un ton sec sans aucune émotion dans les yeux.

J'acquiesce brièvement, mais ça ne semble pas le convaincre car son regard devient féroce, et aussitôt je me souvient de qui il est quand il n'est pas mon Valentino. Juste une machine à tuer.

- María, me menace-t-il avec un ton bien trop posé dans cette situation, pour être réellement calme.

- Je te le promets, Valentino ! dis-je en sentant mes yeux me piquer et ma gorge se serrer de peur pour lui.

Il s'adoucit, juste un peu, et embrasse mon front en me laissant pour partir une fois qu'il a essuyé mes larmes. Je souffle, prends mon courage à deux mains, et entends des coups de feu dès qu'il sort des toilettes.

Mon ventre fait pression sur mes autres organes, alors mon cœur s'affole lui aussi et je regarde autour de moi pour essayer de trouver une issue qui pourrait me laisser une chance, même infime, de me conduire jusqu'à Valentino qui aura sûrement besoin d'aide à l'extérieur. Les gardes sont sûrement morts, alors mon mari va se retrouver seul si il a de la chance.

MORIÑO'S⎮T.1/T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant