Chapitre 34: La Laideur D'un Passé

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MARÍA












































- Comment va Angelina ?

Il ne reste pas beaucoup de route avant d'arriver dans le manoir des Moriño, alors je dis ce qui me passe par la tête pour ne pas qu'un blanc prenne place.

- Elle va bien, mais, les médecins qui sont venus l'ausculter ont dit qu'elle faisait une dépression nerveuse, donc j'ai engagé un psy pour elle. Tu sais, ce n'est pas quelqu'un de mauvais habituellement.

Je hoche la tête, mon cœur se desserre un peu, parce que malgré tout, je ne peux supporter de faire du mal à une femme similaire à moi. Après tout, moi aussi j'ai fais des choses folles pour garder mes petits amis, juste à cause de ma peur de l'abandon. Elle voulait juste garder l'homme qu'elle aimait, à ses côtés...

- Évidemment, personne nait mauvais Valentino, on le devient à cause de ce qu'on traverse. Parce que les réactions humaines sont propres à chacun.

Il active la radio que je n'écoute pas, parce que je veux bien tolérer quand les sœurs de Valentino ou Valentino parlent l'italien, à la rigueur, d'accord, ça je peux comprendre le fait que Valentino me parle dans sa langue natale. C'est normal, mais les journalistes me perdent à parler aussi vite. Voyant mon désintérêt pour ce que raconte les actualités, le mafieux coupe la radio et dit d'un ton calme comme à son habitude:

- Parle moi de toi.

Je dois avouer que sa demande m'a troublé, parce qu'honnêtement, personne ne me pose des questions sur moi, si ce n'est ma psy et ma grand mère.

- Il n'y rien a d'intéressant à savoir sur moi. J'ai une vie assez-

- Banale ? À d'autres María. Commence par le commencement, tu es née quand ?

Mes yeux roulent tous seuls, mais ce ne serait pas correcte de ma part de lui demander de s'ouvrir à moi si, moi-même, je ne le fais pas, alors j'obtempère et me prête à son jeu:

- Hum, et bien je suis née 29 Décembre 1998, donc, je suis capricorne. Quoi d'autre, hum...j'ai pris option théâtre au lycée, j'ai une grande sœur comme tu le sais, et je ne compte pas mes demis-frères et demies-sœurs. C'est bon?

Il semble y réfléchir, comme s'il scannait les informations que je lui donnais, et fait des cercles sur mon genoux à l'aide de son indexe avant de poursuivre sans la moindre vergogne:

- Et ton père ?

- Mort.

Mes mâchoires s'entrechoquent, mes poings se serrent, et j'ignore cette question, parce que si je commence, mes larmes vont couler et ce n'est pas ce que je veux.

- Ta mère ?

- Morte.

- Ta belle mère?

- Comme dans Cendrillon.

J'ai dit ça comme ça, parce que Cendrillon a toujours été mon dessin animé préféré parce que je me reconnaissais en elle, dans la solitude qu'elle vivait.

- Ton copain?

- Je l'aime, dis-je naturellement avant de m'arrêter et de froncer les sourcils.

Je l'ai dit d'une manière un peu trop naturelle, et je me rends compte que:

- Non. Je ne l'aime pas en fait, je ne sais même pas pourquoi j'ai dit ça.

Il fronce les sourcils, garde le silence, et se gare sur le parking sous-terrain du manoir avant de verrouiller les portes alors que j'enlève ma ceinture. Ses yeux s'ancrent dans les miens, il recule son siège, avant de déboutonner son bouton de chemise dès qu'il voit l'une de ses nouvelles prétendantes.

MORIÑO'S⎮T.1/T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant