Chapitre 9: Terminons-en...

658 20 3
                                    












MARÍA












-Debout, tu t'es assez reposée, résonne une voix dans mon dos alors que je fixe le mur en face de moi, comme je l'ai fait toute la nuit en fait.

Sans plus attendre, je me mets en action, file prendre une douche rapide sous l'ordre du chef, et une fois chose fait, je trouve des habits sur le lit. Un jogging, et un t-shirt noir propre. Je m'attache les cheveux, me lave les mains, mets mes lunettes, et souffle pour me donner un peu de courage quant à la journée qui m'attend.

J'ai eu le temps de réfléchir aujourd'hui, et ça va, je suis plus posée qu'hier. Alors je suis prête, plus vite je fais ce que l'on me demande, plus vite je pourrai rentrer chez moi et prendre soin de ma grand-mère.

Quand j'ouvre la porte de la chambre du patient, après que l'un des gardes m'ait sommé de le faire, je sursaute et reste paralysée au seuil de la porte devant la vision qui me fait face. Cet homme, l'homme que j'aie dû soigner, est torse nu, assis sur une chaise, et grimace quand un autre homme le tient en faisant travailler son bras qui ne guérira pas à cause des exercices qu'il lui fait faire.

-L'état de votre bras va s'empirer si cet homme continue à vous l'abimer.

C'est sorti tout seul, c'est comme ça, à chaque fois. J'ai ce besoin en moi, de prendre soin des gens, même les moins méritants, comme cet homme. Mais, cette phrase a franchit mes lèvres, alors je dois en subir les conséquences maintenant.

Je relève les yeux vers eux, arque un sourcil et croise les bras sous ma poitrine tout en faisant passer une mèche derrière mon oreille pour oublier la chaleur qui prend place sur mes joues en feux sous le regard perçant de l'italien. Ce dernier congédie l'homme d'un mouvement de tête, avant de dire d'une voix posée, comme à son habitude:

-Avance.

Mes jambes se mettent en marchent, seules, et en rien de temps, j'arrive devant lui et inspecte sa plaie qui ne guérit pas correctement. Elle est infectée.

-Votre plaie est infectée, c'est sûrement à cause de votre...condition de vie.

Il sourit, s'adosse contre le dossier de sa chaise en me faisant signe de faire ce que je veux de lui et aussitôt, j'acquiesce en soupirant de résignation. Je me désinfecte de nouveau les mains, regarde sa plaie en fronçant les sourcils et souffle pour que ma concentration ne soit pas détournée par le regard sur moi qui me brûle le dos. Je m'assoie sur un tabouret devant lui.

-Vous n'êtes pas allé consulté depuis que j'ai enlevé cette balle ? dis-je d'un ton professionnel, oubliant l'endroit où je me trouve.

Il secoue la tête, tape du pied contre la parquer, et je murmure un "je vois", avant de me mettre au boulot. J'enlève la compresse qui recouvre sa plaie, prends des ciseaux et coupe les fils de suture en m'accommodant de sa respiration qui s'accélère quand je fais exprès de lui faire mal.

Connard

Je désinfecte sa plaie, mets de la Bétadine dessus et me concentre pour lui faire subtilement ressentir un centième de la douleur que moi, je ressens, quand une femme entre et se déhanche devant lui pour entremêler ses doigts dans sa tignasse, me bouchant sa lumière pendant qu'elle glousse quand l'homme lui murmure une certaine chose à l'oreille dont je ne veux pas savoir le fait. La seule chose que je veux, c'est la lumière, rien d'autre.

MORIÑO'S⎮T.1/T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant