Chapitre 31: Valentino...

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MARÍA










J'ai peur. Je regarde autour de moi, je me sens observée, alors je mets mon peignoir noir, en satin qui va avec ma robe de chambre et sors de la suite. Mes tong se font entendre sur la moquette et mes cheveux font transpirer mon cou à un tel point que je les mets sur mon épaule. Je descends à l'accueil, il y a encore du personnel réveillée, mais je ne les dérange et m'assoie sur une chaise libre au bar.

Monsieur Colombo vient à moi, il semble épuisé et pourtant, veut sincèrement me venir en aide, alors je demande simplement:

- Un virgin mojito s'il vous plaît.

Il acquiesce, je le remercie et mange les cacahuètes qu'il m'a emmener tout en buvant la boisson pétillante. Mon long peignoir en satin pend dans mes pieds. Je me lève, mon verre à la main, et observe les tableaux qui ornent les murs beiges.

Je recommande un autre cocktail, le même, et me balade dans tout l'hôtel avant de revenir à mon point de départ. Le bar. La nuit est calme, je m'installe sur la terrasse et regarde la nuit éclairée par des milliers d'étoiles dans le ciel.

J'aime regarder le ciel, et encore plus quand la nuit est pluvieuse. Mes yeux se ferment, je replace mes lunettes sur mon nez et essuie une larme qui coule doucement de mon œil.

Il n'y a pas de gardes derrière moi, étonnement, et je sais que, s'ils étaient là, mêmes s'il était trois du matin, si je tentais quoique ce soit, ils seraient aussi réactif que s'il faisait jour. Mais mon attention se porte sur le patron. Il me rend folle, je ne sais pas si je le déteste, si je le vois comme un oppresseur qui me tétanise tellement que je ris nerveusement à chaque chose qu'il dit, ou si je le veux...

J'ai honte de penser de la sorte, parce que les mauvais garçons c'était sensé être fini pour moi après Benito, et pourtant, malgré moi, je ris avec mon kidnappeur qui est aussi cruel qu'inhumain. Que suis-je sensée faire ? Comment faire pour partir ? Tout me pousse à partir, et tout me pousse à rester à la fois. Alors je me retrouve perdue dans un tourbillon de pensées qui s'emmêlent dans mon esprit.

Et puis, il y a ce sentiment qui me dit que c'est lui, que c'est Valentino le seul. Malgré tout ce que ce connard m'a fait subir, je suis bloquée entre la haine et le désir, aussi physique que psychique. Je veux le connaître, rentrer dans sa folie et apprendre des choses sur lui qui pourraient me faire comprendre qu'il n'est pas aussi horrible qu'il me le laisse l'entrevoir.

Mais, ce que je veux connaître le plus, c'est son corps...Je ne sais pas pourquoi, c'est bizarre je le sais, parce que rien que de penser au corps de Luis sur moi, ça me donne envie de vomir, mais quand c'est le corps de Valentino que j'imagine sur moi, je surprends mon corps à me montrer le désir que je ressens à son égard.

Je veux ses lèvres, je veux ses beaux yeux bleus, et en même temps je veux voir son sang tellement je le frapperai, les bleus que je lui causerai. Je veux que cette haine à son encontre me quitte, qu'il n'y ait que ce désir, mais à chaque fois que j'essaie de faire un pas vers lui et que je crois qu'il en fait un lui aussi en ma direction, il me rejette.

Pendant de nombreuses thérapies, j'ai vu un nombre incalculable de jeunes hommes et de jeunes femmes m'expliquer qu'ils ne pouvaient pas faire autrement que de repousser leur partenaire à cause d'une peur irrationnelle de l'abandon. Ces mêmes patients se rendaient compte que cela provenait d'un manque d'amour qu'ils refusent de combler, par peur.

C'est peut-être ça qu'a Valentino ? Une peur de l'abandon ? Ou j'en sais strictement rien, parce que Valentino n'est pas comparable à aucun de mes patients. Il est né dans un milieu hostile, où l'amour et la tendresse n'ont pas de place, alors peut être que c'est uniquement sa façon d'être, de repousser les gens qui s'accrochent à lui.

MORIÑO'S⎮T.1/T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant