Chapitre 18: Smeraldo

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VALENTINO











La nuit est tombée lorsque je retrouve tout le monde en train de manger. Pendant un moment, j'hésite, mais résiste à l'envie que j'ai envie d'assouvir par tous les moyens possibles et imaginables.

Je ne suis toujours pas allé la voir.

J'hésite à me diriger vers la chambre qui ne retient plus les cris de María mais me ravise. Elle se mettrait à hurler si je franchissais le pas de sa porte.

N'oublie pas pourquoi elle est là, une fois l'affaire avec son frère réglée, tu lui tires une balle entre les deux yeux et tureprends ta vie où tu l'as stoppée il y a maintenant un mois.

Tout est silencieux, je vérifie tout le temps, grâce à mon moniteur cardiaque portable qui me donne sa tension artérielle et tout le bordel, qu'elle n'est pas morte, et ça m'enlève un poids des épaules. Je me dirige finalement en direction du tintement des fourchettes et des couteaux qui s'entrechoquent. Personne ne parle, ils se contentent juste de manger en silence et c'est ce que je m'apprête à faire aussi.

Mais avant, j'appelle Conto, il doit me dire ce que la fille Lombardi a lâché. En me voyant, ce dernier hoche la tête, se lève de table et vient m'informer en chuchotant:

-Il a une nouvelle adresse, vers Los Cabos, maintenant ils font affaire ensembles pour te retrouver toi.

Je jure dans ma barbe en comprenant les risques que je prends si je décide de continuer le plan et rétorque sèchement:

-Putain, est-il au courant qu'il est en train de conclure des accords avec le violeur de sa sœur ce con?!

Je dois me calmer, ma tension monte en flèche et je respire discrètement pour me résonner, sinon je ne vais pas tarder à faire des choses que je pourrai très fortement regretter.

-Ça... je l'ignore Capo.

J'hoche la tête et il part manger tandis que je sors pour me griller une cigarette. Mes poumons absorbent la fumée que je souffle et ferme les yeux. Si les Rodrigo ont réussi à avoir un Lombardi qui était fidèle au cartel depuis qu'il travaillait avec mon père, je n'ose pas imaginer, qui d'autre peut s'associer à lui tout en faisant partie de mes hommes de mains.

Mes yeux s'ouvrent presque automatiquement en entendant le moniteur de María tinter dans ma main. Je rentre dans le hall et me retrouve une nouvelle fois dans la cuisine, qui n'est pas loin de sa chambre, et lorsque j'entends du mouvement dans la salle à coté, tout le monde lâche ses couverts. La pièce est plongée dans le silence, alors que dans la salle où se trouve la fille Rodrigo, des meubles sont violemment jetés à terre et des hurlements que je reconnais retentissent dans sa chambre.

-Restez-là, les préviens-je d'un signe de la main.

Je commence à trottiner le long de la villa et cours franchement quand le moniteur montre une augmentation du rythme cardiaque.

La porte qui était fermée à clé ne tarde pas à finir en éclat quand je la défonce de mon pieds et quand la porte s'ouvre dans un fracas, c'est mon cœur à moi qui commence à accélérer.

Je retiens mes yeux de s'écarquiller en voyant le corps nu et tremblant de María contre celui de Luis. Ses pleurs résonnent dans toute la pièce tandis que celui-ci la tient fermement contre son torse et pose son arme contre la tempe de María.

-Tu fais un pas, et je la descends, c'est compris? commence Luis avec les mains tremblantes.

Je lève les yeux au ciel parce que je sais très bien qu'il ne va pas tirer, il a fait un accord avec le frère de María et doit la ramener saine et sauve au Mexique.

MORIÑO'S⎮T.1/T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant