Chapitre 30: l'Institution

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MARÍA



- Il t'a dit quoi tout à l'heure l'autre connard ? demande Francesca en faisant passer une vitesse tandis que j'étais perdue sur le biceps contracté de Valentino qui tient son volant.

Je me retiens de sursauter, détourne le regard, et avoue parce que la sensation désagréable dans mon cœur passe enfin.

- Rien.

Elle souffle, passe une main dans ses cheveux et me menace en ouvrant la porte:

- Si tu ne me le dis pas, j'appelle Valentino et tu sais qu'il ne sera pas aussi doux que je le suis ! Nan, parce qu'en vrai, je suis un vrai ange à côté de lui.

Je ris, lui explique ce que Carlos m'a dit, et elle expire.

- Jamais nous ne te ridiculiserions María. Tu sais pourquoi ?

Je toussote, et bouge la tête de gauche à droite pour qu'elle m'éclaire.

- Et bien, premièrement, malgré ce que tu pourrais penser, Valentino ne le tolérerait pas. Le manque de respect c'est vraiment quelque chose qu'il ne supporte pas. Et deuxièmement, s'en prendre à toi c'est s'en prendre à lui. Si jamais on voulait te faire descendre dans une robe affreuse, qu'est-ce que tu penses que les gens de l'institution aurait cru sur mon frère ?

- L'institution ? C'est quoi ?

Elle lève les yeux au ciel, se frotte les yeux, et finit par sourire.

- Tu n'es donc vraiment au courant de rien, n'est-ce pas ?

Je secoue négativement la tête, alors Rosa reprend:

- L'institution, c'est une espèce de grande organisation américaine qui a pour but de cibler tous les mafieux de ce monde. Ça peut aller d'un petit vendeur d'herbe à un chef de cartel. Tout le monde sait tout sur lui, et sur toi aussi, alors en un claquement de doigts ils peuvent décrédibiliser mon frère aux yeux des autres chefs de ce monde, s'ils jugent qu'il le mérite. En général, un homme qui perd sa valeur comme ça, c'est soit un homme qui n'a pas de dignité et se met à genoux pour supplier qu'on lui apporte de l'aide-

- J'ai du mal à imaginer ton frère se mettre à genoux même pour tout l'or du monde.

Rosa glousse, acquiesce en souriant, et reprend pour terminer:

- La deuxième et unique autre possibilité de déshonorer un homme si ce n'est pas s'il perd toute sa dignité, c'est qu'il présente au monde une femme qu'il ne peut pas contrôler et encore moins sortir avec. Une femme faible, innocente, pour eux ces deux mots ont la même signification, ou encore ignorante de notre monde. Valentino a une réputation qui le précède, alors ils ont laissé courir le fait qu'il se soit marié avec toi, en dépit de ton innocence.

- C'est-à-dire ?

- Valentino est monté sur le trône quand il avait vingt-deux ans, donc il n'y a pas très longtemps en vrai, et dès qu'il est rentré dans ce monde, il a été sidéré de voir que c'était les États-Unis qui contrôlaient les hommes les plus influents. Il est rentré dans une colère noire après ça, et a essayé de se défaire d'eux de l'Amérique, et il y est partiellement arrivé. C'est pour ça qu'ils pensent qu'il est rebelle, parce que Valentino est le seul à avoir voulu se battre pour se faire respecter, alors d'une certaine manière, ils le respectent parce qu'ils savent de quoi il est capable avec tout ce qu'il possède et que ce n'est pas un idiot. Loin de là. Mais bref, tu imagines un peu si on faisait ça ? Ce serait la fin de mon frère et du marché partout dans le monde. Ce serait notre ruine. C'est pour ça que Valentino essaie de diriger l'institution depuis qu'il a succédé à notre père.

MORIÑO'S⎮T.1/T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant