Chapitre 10: Italie

585 18 1
                                    











MARÍA















Mon cou me fait tellement mal que je papillonne des yeux pour me réveiller. Je sens mes larmes me monter aux yeux quand je me rappelle de tout en faisant fonctionner mon cerveau épuisé par les événements qui se sont passés il y a je ne sais combien de temps.

Grand-mère!

Le mafieux!

Benito !

Carlos!

Délia!

Je me redresse à une vitesse folle en me levant même si mon cou me lance et qu'il me fait atrocement mal. Je regarde autour de moi, la respiration saccadée alors que je fais mon possible pour tenir sur mes jambes dès que je quitte ce lit. La pièce est grande, trop grande, mes poignets sont bleus, je me rappelle de sa main sur moi, ma tenue est restée la même, je n'ai aucune douleur entre les cuisses, ce qui veut dire que personne ne m'a violé pendant que je dormais. Dieu merci.

Je vacille en me levant, toussote, mon mâle de crâne ne fait qu'augmenter à cause de mon médicament contre mes crises d'épilepsies que je ne vais pas tarder à refaire si je ne prends pas rapidement mes comprimés. Mes pas me mènent directement en direction de la lumière que je cherche et qui se trouvait devant moi depuis tout ce temps. Je l'allume, je tourne dans cette chambre, que je ne veux pas détailler, et, lorsque je trouve enfin la porte, je me rue sur celle-ci.

Ma vision est brouillée, sans doute à cause du fait que je n'ai pas mes lunettes sur mon nez, et tâtonne des mains sur la porte pour trouver une poignée. Quand je la trouve, je ne perds pas de temps à et attrape cette poignée que je baisse et c'est avec stupéfaction que je découvre qu'elle est ouverte.

J'ai regardé suffisamment de Télénovelas avec mi abuelita pour savoir comment le cliché, du mafieux qui enferme sa pauvre victime, fonctionne. Les battements de mon organe vital manquent de se faire entendre alors que je souffle par grosses bouffées, paniquée que quelqu'un puisse me voir. Je passe discrètement ma tête dans l'entrebâillement de la porte pour voir si quelqu'un se trouve là et encore une fois, qu'elle est ma surprise en découvrant ce long couloir vide.

Tout est sombre quand je traverse le long couloir qui mène à des escaliers en colimaçon et ma myopie n'arrange pas la situation plus qu'angoissante. Je m'accroche au garde-corps pour ne pas tomber à cause de mes chaussettes glissantes contre le parquet en marbre et des vertiges qui me prennent parce que mon manque de fer se fait ressentir manquent de me faire tomber. Mon ventre gargouille bruyamment, mes mains sont moites, mes yeux me font mal et mes jambes sont flageolantes quand je descends, un à un, les escaliers.

Pour ne rien risquer de stupide, je m'accroche fermement et marche doucement pour ne pas perdre pieds et une fois en bas, je passe ma main sur les murs d'un ton bleu qui tirent presque sur le noir.

J'entends des voix alors, les mains tremblantes, j'analyse ma tenue pour voir si je suis présentable ou pas, c'est le cas, et remarque en même temps que personne ne m'a changé en mon insu. Encore mieux. Je me détache les cheveux pour cacher mon visage ainsi que ma cicatrice et me dirige doucement mais sûrement vers les voix en questions. Je déglutis difficilement en voyant des hommes armés, m'entourer alors que je passe devant eux sans me soucier d'eux. Mais de leur chef.

Par tous les moyens, je dois le trouver pour avoir des explications et aussi pour lui demander de me ramener dans mon pays comme je n'ai jamais demandé de le quitter. Avant de voir les personnes derrière ce mur, je baisse la tête, les joues rouges de honte. À vrai dire, je ne sais même pas pourquoi je suis là, je ne sais pas quoi dire.

MORIÑO'S⎮T.1/T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant