Chapitre 14: Trois jours...

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MARÍA








Je ne fais pas attention à elle, je rentre directement dans la chambre dans laquelle je dors et m'enferme dans la salle de bain. Mon dos s'adosse naturellement contre la porte et mes larmes coulent le long de mes joues alors que je pleure pour tout ce qu'il se passe dans ma vie.

Il va me tuer, je ne dois rien dire.

Je dois me comporter normalement, sinon il me tuera.

Tout est de ma faute de toute façon.

Je n'arrive pas à m'enlever la sensation des doigts de cet homme de la tête.

Après de longues minutes à essayer d'oublier ses doigts douloureux sur moi, je crois me calmer, mais c'est tout l'inverse, je ne me calme toujours pas et essaie d'enjoliver la réalité, même si mon traumatisme reste le même, j'ai envie de vomir tellement je me dégoute. Ma respiration est saccadée, je n'arrive plus à avoir les idées les claires en regardant autour de moi, terrorisée à l'idée qu'il puisse revenir et me faire plus de mal. J'ai l'impressionne d'être sale... Trop sale...

Comme quand je suis avec Benito...

Ma main est posée sur mon thorax alors que j'essaie de contrôler mon souffle qui me donne mal à la tête en un rien de temps. Ma vue se brouille à cause des larmes qui n'arrêtent pas de couler sur mes joues au fur et à mesure que cette scène repasse dans mon esprit comme une cassette en pane.

Il va revenir...

Ils vont revenir...

Ils vont me faire du mal...

Mais tu aimes quand je te fais du mal chouchou...

Je cogne ma tête contre la porte pour oublier leurs mains sur mon corps, tentant d'ignorer cette angoisse qui ne fait que grandir en moi alors que je gratte cette peau qui me démange.

Ma respiration ne se calme pas, je me lève, me mouillle le visage, mais en fermant les yeux, je retrouve les yeux de cet homme que je n'ai jamais voulu...

Ses mains sur ma poitrine malgré mes tentatives de l'en empêcher, son genoux qui empêche mes cuisses de se refermer en dépit du fait que je cherche à m'éloigner de lui dans cette cave qui me tient prisonnière. Je revois sa langue lèche ma peau frémissante de peur et ses dents mordant la peau de mon cou, y laissant la marque de ses dents dessus. Mes ongles griffent sa peau, voulant lui faire assez mal pour qu'il s'éloigne de moi.

J'ai peur...

Il se réjouit de mes malheurs...

Il sourit, je pleure...

Il se réjouit de se qu'il me fait...

Il se nourrit de mon corps, je meurs dans ses bras en désespérant de revoir un jour ma liberté qui m'a jadis été enlevée...

Il vole ma peau...

Son cerveau est empli de mépris, le mien est ailleurs...

Il va revenir.

Ses doigts me font tressaillir, les miens sur sa peau sont broyeurs...

MORIÑO'S⎮T.1/T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant