Chapitre 61: Ma ville.

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ESMERALDA




« La solitude...

Je ne ressens plus que ça, maintenant que je ne peux plus me protéger du froid dans tes bras...

Maintenant que tu as décidé de m'abandonner pour ne plus que je puisse me blottir contre toi...

- Mi corazón...?

Je cours dans les couloirs de ce château, à la recherche de ce sourire que personne ne m'a offert, si ce n'est lui. Mes pieds font grincer le bois des lattes, je cours encore plus vite, pour essayer de le retrouver.

Tout n'était basé que sur du faux.

Mes larmes coulent, je soulève cette robe pour pouvoir mieux courir. Je le vois enfin, il marchait parmi l'un de ces milliers de couloir. Je le vois enfin...Il marche, mais je n'arrive pas à le rattraper. Il marche doucement pourtant.

- Mon amour, attends-moi, je t'en prie...!

Jamais je n'ai couru aussi vite, et je crois qu'il m'entend, car je vois qu'il s'arrête. Il tourne la tête, je le vois de profil. Son regard bleu intense trouve le mien, j'en sens une lame s'enfoncer dans mon ventre. Pourtant il m'attend.

— Je suis là, je ne te quitte pas smeraldo.

Ses jambes sont immobiles, et ses bras grands ouverts. J'ai besoin de lui. J'ai besoin de retrouver ses bras, même une fois. Il est si beau...

Malgré la douleur dans mon ventre, j'arrive à marcher de nouveau, et commence alors à courir tout en criant de douleur, rien que pour ce bras et ce sourire qui m'attendent. Je continue, et je suis proche, tellement proche de lui que je saute dans ses bras avant qu'un cri ne franchisse mes lèvres. Ses bras se sont évaporés, et je me sens tomber en chute libre.

— Valentino ?! »

***

— Réveille-toi, hermanita.

— Non..., essayé-je de me défaire de ce rêve, mais je n'arrive à pas rouvrir les yeux.

Ma joue me brûle aussitôt, et la lumière fait écarquiller ma pupille quand j'aperçois mon frère devant moi.

— Esmeralda ! Tu as fait un cauchemar.

Il était là, et j'allais l'avoir dans mes bras.

J'allais le retrouver après tout ce temps que j'ai passé loin de lui. Je rouvre les yeux, ma poitrine monte et descend alors que je passe ma main sur ma nuque douloureuse.

— Tu m'as...giflée ? froncé-je les sourcils en regardant autour de moi.

— Il le fallait, tu allais hurler dans ton sommeil comme une chèvre, reprend Adrian en me tendant une bouteille d'eau et un petit gâteau au chocolat.

Je vois les autres gardes commencer à descendre, et alors je me rends compte que nous sommes apparement arrivés après près de 18 heures de vol. Je me lève, observe mon maquille et repasse un peu de poudre compacte sur mon visage pour être sûre de ne pas avoir un teint luisant. J'ouvre l'emballage du gâteau, en mange un bout et le relâche sur ma tablette.

- Alors, qu'est-ce que ça fait de venir à l'endroit où tu es née, petite sœur ?

Rien du tout.

Samuel me tend son bras que je prends, et un soupire de ma part le fait rire alors que je lève les yeux aux ciel en descendant du Jet de Samuel. Très franchement, venir ici ça fait bizarre, mais je ne me sens pas chez moi comme au Mexique, ici je me sens étrangère, et les gens ici m'inspirent tout sauf la confiance.

MORIÑO'S⎮T.1/T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant