3 - insomnie

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Passé

ALEC

Maison Hakan - 23h45

Je ressens soudain cette envie de me confier. De vous livrer toutes mes blessures et mes tourments . Vider mon esprit de ces pensées qui me consument de jour en jour. Vous partagez ces images qui ne veulent pas quitter ma mémoire.

Mais

On m'a toujours reproché de trop parler , de trop raconter ma vie. De trop me confier , de trop ouvrir ma gueule. Je me souviens encore de ces mots qu'elle choisissait avec soins pour me faire comprendre que je parlais beaucoup trop à son goût. Elle disait souvent que je rendais tout dramatique , que je faisais toujours en sorte d'être la victime.

Maman..

Pourquoi faisais-tu tout cela pour le protéger ?

C'est toi-même qui as creusé ta propre tombe , tu as tout fait pour te conduire à ta propre mort.

Ce lit dur me détruit le dos et je n'arrive pas à trouver une position qui pourrait atténuer la douleur. Putain de lit de merde...

Un souffle quitte la barrière de mes lèvres en repensant à la fameuse conversation que j'ai eu avec Mona.

J'allais de mieux en mieux en sortant de cet hôpital , je faisais en sorte de ne plus penser à mes supplices. On me disait que je faisais des efforts , que j'allais mieux et pour une fois , je ressentais enfin de la tranquillité.

Mes pensées n'étaient plus polluées par mes souvenirs et je commençais à oublier d'où je venais.

Mais en revoyant ses yeux , c'est comme si elle m'avait fait replonger dans ce cauchemar éveillé.

Elle avait fait ressortir mes démons et mes cauchemars.

Ces souvenirs que j'ai pris des années à oublier.

Je me souviens maintenant qu'elle faisait partie de mon quotidien.

Ysia...

Elle était tout le temps là , quelques parts et je faisais tout pour l'égaler. Mais comment faire quand on vivait une vie aussi atroce que la mienne. Comment trouver le bonheur au milieu de malheur et de douleur.

Je me souviens encore de la dernière fois que je l'avais vu. Le jour où j'ai détruit une grande partie de mes souffrances.

Et c'est en regardant ces beaux yeux marron s'illuminer que j'ai causé ma propre perte. C'est en la voyant sourire que j'ai pris cet objet. C'est en la voyant rigoler que j'ai avancé vers la raison de mon malheur et c'est en la voyant grandir que j'ai frappé.

Frapper à en mourir avec cette sensation de liberté , je me suis senti libre et j'ai senti cette joie au fond de moi tout en le frappant , comme si j'atténuais mes douleurs , que je les faisais disparaître.

Et pendant que mes habits se remplissaient de tache rouge , elle courait dans son grand jardin sous ce soleil brillant.

Maman hurle

Papa frappe



_" Tu vois maman , je cours vite ! Comme papa.

Mama meurt

papa rigole


MADNESS OBSESSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant