MADNESS OBSESSION

35 - Laissons nous une chance

ALEC

Je laisse échapper un léger souffle en enfonçant les clés dans la serrure. Le silence est pesant est la fatigue déteint sur nous.

Je pousse la porte, la laissant grincer et lorsque j'aperçois le salon, un frisson parcourt mon corps.

Les souvenirs remontent et des images que j'aurai voulu oublier pour cette soirée reviennent comme une étincelle. Mon cerveau est partagé entre l'idée de la revoir ou de l'éviter.

Dans les deux cas, je regretterai mon choix et je passerai la journée, demain, à me repasser chaque scène qui m'a consumé.

_ Putain, je pensais pas vous revoir dans la soirée.

Hakan, avachis sur le canapé, le regard dirigé sur la télé. Un petit stress commence à se propager dans mon corps, me laissant m'approcher un peu plus du salon.

Il plante enfin son regard dans le mien tandis que je lui fais comprendre qu'il doit impérativement me dire ce qu'il se passe dans cette maison.

Le silence m'envahit, prenant avec lui tous mes doutes et mes incertitudes.

_ Elles dorment dans la chambre.

Je le vois se redresser et mon cœur peut enfin reprendre ses battements. Et puis ça semble évident, à cette heure-ci, il est normal qu'elle soit entrain de dormir.

J'ai une envie folle d'aller ouvrir la porte de ma chambre pour voir si elle dort vraiment ou si elle se laisse consumer par ses pensées. Auquel cas, je me sentirais moins seul.

_ D'ailleurs elle m'a demandé de la réveiller quand vous veniez.

Il commence à se lever en même temps que mon cœur reprend un rythme effréné.

Je ne sais pas ce que ça provoque en moi mais c'est à la fois douloureux et à la fois plaisant.

Je n'ai pas vu sa réaction, juste de la peur dans ses yeux mais en l'occurrence, elle a envie de me voir.

Ou de seulement en savoir plus sur l'affaire.

Tout ne tourne pas autour de toi.

_ Laisse-la dormir, finis-je par dire.

Il me regarde un instant, plissant les yeux puis se réinstalle en haussant les sourcils.

_ Tu te démerdes avec elle.

_ Va te faire foutre Miguel, vraiment je rigole pas.

Les trois guignols qui m'accompagnaient font enfin irruption dans le salon et s'installent, chacun à une place différente.

Une dispute a encore éclaté parce qu'après la conversation, le débat de qui a mangé et qui n'a pas mangé, a commencé.

Isaac a donc décidé de faire la gueule à tout le monde en voyant qu'ils ont tous mangé sans lui.

_ Y en avait plus, c'est pas de ma faute.

_ Et ma mère elle est chauve c'est ça ?

Hakan relève le regard, levant un sourcil, surpris de voir tout le groupe réunit.

_ Vous vous êtes pas fait cramer ?

Moi-même je me pose la question...