38 - De simples illusions

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AARON


Mon cerveau fume.

Il est en ébullition tandis que je descends ces foutus escaliers. Un gobelet dans les mains, un sac dans l'autre, je me dirige vers ma voiture pour aller travailler.

Et rien que de penser que je dois me retrouver dans la même salle que ce fils de pute me désespère.

Ma mission, encore une fois, est de retrouver cette boîte. Je sais que c'est lui qui l'a et qu'il joue avec mes nerfs.

Ma sœur a encore fait une crise cette nuit alors je peine à me regarder à travers le rétroviseur. Même la vitre de ma fenêtre me dégoûte et je l'ignore pour ne pas voire mes yeux entourés de cette couleur violâtre.

Je démarre rapidement et me dépêche afin de ne pas arriver en retard. Je ne dois pas me faire remarquer par le patron si je veux avoir une chance d'être crédible.

Et surtout, il faut que je trouve quelque chose. Juste une chose qui me permettrait de rouvrir cette foutue enquête et d'avoir cette promotion.

Juste pour financer l'opération de ma petite sœur.

La radio se déclenche et une petite musique résonne venant se mélanger avec l'atmosphère lugubre qui plane à l'extérieur. Les nuages sont littéralement noirs et je sens la pluie arriver dans quelques heures.

Temps merdique qui annonce que de mauvaise nouvelle. Les bouchons se font de plus en plus présents dans cette ville et ma patience commence à se limiter. Je tapote le volant en attendant que le feu devienne vert.

Laïa doit être entrain de m'attendre et comme tous les matins, je suis passé lui prendre un café pour m'excuser de mon retard. 

Encore une fois, je n'ai pas entendu mon réveil, trop occupé à rattraper ma nuit de sommeil. Mais dans cette situation, je ne peux en vouloir à personne.

Ma seule personne est responsable de la prolongation de sa maladie. Et plus les jours passent, plus ma mère commence à perdre espoir.

Moi je ne veux pas baisser les bras. Je veux y croire et me dire que je vais réussir à gagner de l'argent, quitte à cumuler deux travaux.

Je freine lentement afin de laisser passer les piétons. Dans quelques minutes, je pourrais enfin me garer devant le commissariat et commencer ma journée de travail qui s'annonce ennuyante.

Je ne sais pas combien de temps il me reste pour trouver une solution mais je sais que le temps presse. Surtout que Dean est un adversaire redoutable et qu'il cache bien des choses que j'aimerais découvrir.

Je lâche progressivement la pédale de frein et me mets à avancer. Quelques minutes seulement. Le temps morose me déprime encore plus. Mon doigt tapotent un peu plus vite le volant, la musique qui résonne dans l'habitacle me donne envie de me foutre en l'air.

Et c'est seulement lorsque je vois le commissariat, que je reprends un grand bol d'air frais et me prépare mentalement à cette journée. Elles sont de plus en plus dures à tenir. Chaque petite chose du quotidien me fait penser à ma situation misérable qui ne fait que s'accentuer, me volant toute mon énergie.

Je me gare rapidement et sors de mon cocon pour plonger dans ce froid hivernal. Une main dans la poche, l'autre tenant le gobelet que j'ai pris pour Laïa. Je sais qu'elle est actuellement entrain de me regarder à travers la vitre et qu'elle va m'ouvrir la porte.

MADNESS OBSESSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant