15 - Accord

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YSIA

Le moteur de la voiture berce ce silence apaisant. Le paysage défilait sous mes yeux, laissant apercevoir les premiers rayons du soleil. Ma tête posée contre la fenêtre, à l'arrière de la voiture, je laisse mes pensées m'envahir.

Ma main me fait atrocement mal et j'essaie de canaliser la douleur en frottant légèrement au niveau de la peau qui commence à bleuter.

Miguel essaie de détendre l'atmosphère depuis maintenant un moment mais ni moi, ni Alec ne réagissons. Lui aussi à l'air d'être totalement dans ses pensées.

Quelle pensée même...

Je réalise de moins en moins la situation dans laquelle je suis. Moi qui déteste sortir de ma zone de confort, je suis servie. Risquer ma vie n'est en aucun cas mon but premier, pourtant plus les jours passent et plus je m'enfonce dans ce monde qui n'est pas le mien.

Monde où règne chaos et désarroi.

Son monde à lui. Celui dans lequel il veut me plonger contre mon gré. Il veut me voir vivre cette vie comme si le fait de me voir y accéder allait apaiser ses maux.

_ Rappel toi que si Hakan apprend qu'on va la voir, c'était ton idée.

_ T'avais pas l'air d'être en désaccord.

C'est la première réponse qui lui adresse.

Si j'étais Miguel, je songerai à changer d'amis.

De un parce que ce type est dangereux mais en plus de ça, parler avec lui est d'un ennuie. Il ne répond quasiment jamais, n'écoutant même pas. Il ne fait même pas semblant de s'intéresser à la conversation.

Je m'attendais à quoi de la part d'un putain de psychopathe qui s'amuse à kidnapper des gens.

Je n'ai même plus la notion du temps. Le temps que j'ai passé dans cette voiture mais aussi le temps que j'ai passé avec eux.

Des petites maisons commencent à apparaître sous mes yeux, laissant mon cœur s'apaiser en voyant que nous arrivons dans une ville. Parce que depuis maintenant des heures, la seule chose qui nous entoure, c'est vide qui ne fait que grandir au fur et à mesure des kilomètres. Et je pèse mes mots. Aucune habitation et aucuns habitants.

Même le nombre de voiture était douteux, comme si l'univers tout entier s'était arrêté au moment où c'est putain de criminels m'ont enlevé.

_ Tu penses qu'elle a changé ?

Elle

Elle

Elle

Le doute se transforme en affirmation, c'est bien chez une fille que nous allions.

« On va rendre une petite visite à une très bonne connaissance »

Qu'allons nous faire là-bas ?

Qu'est ce qui nous attend ?

J'ai l'impression que plus je reste avec eux et plus j'avance vers l'inconnu. Vers quelque chose qui risque de me tuer, c'est certain.

Je commence à apercevoir les gens marcher à l'extérieur. Certains pressé, d'autre profitant du lever du soleil.

Et même si leur visage n'est pas orné d'un immense sourire, ils respirent tous ce vent de liberté. Cette liberté qui m'a été privée, comme on priverait un enfant de dessert.

Un souffle franchit la barrière de mes lèvres, essayant de canaliser un minimum mes émotions qui se bousculent dans ma tête, créant un chaos qui me bouffe continuellement.

MADNESS OBSESSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant