MADNESS OBSESSION

37 - Déménagement

MIGUEL

Ma voiture garée devant le commissariat, je me prépare mentalement à affronter le froid.

Je déteste l'hiver.

Aucun argument ne pourra me faire changer d'avis, cette saison est la pire.

J'ouvre ma portière et sors à l'extérieur en direction de l'entrée. Je ne sais pas si je suis censé attendre Alec avant d'entrer ou si je peux rentrer seul.

Comme d'habitude, il a fallu que le plan ne soit pas à mon avantage.

J'ai commencé à parler avec Laïa. En une journée, j'ai plus parlé avec elle qu'avec Alec. Je trouve ça fou.

On va dire qu'elle parle beaucoup et que j'ai accepté de faire connaissance. Enfin j'ai accepté avant de savoir qu'elle allait faire partie de ce plan.

Les mains dans les poches, j'attends à l'extérieur en attendant la venue d'Alec. Deux semaines qu'il s'amuse à faire le tour de la ville pour chercher une vieille maison abandonnée qui pourrait nous permettre une potentielle sécurité.

Putain de froid.

Je sautille sur place en fixant les gens sortant de leurs voitures pour se ruer vers l'entrée. J'ai bien envie de faire de même mais je préfère que ce soit Alec qui parle avec Laïa. Je vais juste bégayer comme un gamin.

J'aurai su, jamais je n'aurai envoyé ce message.

« Salut, encore désolé pour tout à l'heure »

Et puis les choses se sont faites tout seul. Message après message jusqu'à ce qu'Alec commence à faire des sous-entendus et surtout jusqu'à ce que je la vois en face de moi, devant ce même commissariat.

Frappez-moi s'il vous plaît.

Qu'est-ce qui me prends de toujours me mettre dans ce genre de situation.

_ Tu peux te décaler ?

Je sursaute en me tournant pour faire face à un gars qui fait deux fois ma taille. Est-ce qu'on est grand comme ça ?

Je me décale lentement, le regardant de haut en bas, effrayé par sa taille. Il tient un gobelet que j'imagine rempli de café. Il s'apprête à ouvrir la porte mais elle s'ouvre toute seule, laissant apparaître une silhouette que je reconnais rapidement.

Je me tourne rapidement, faisant dos à cette scène. Putain, toujours fourré dans ce genre de situation.

Il est où Alec ?

Trop occupé à s'amuser à acheter des boîtes de macarons. Je ferme les yeux, comme si ça allait changer quelque chose et enfile ma capuche, enfonçant par la suite mes mains dans mes poches.

_ Miguel ?

Putain...

J'hésite à me tourner mais je pense ne pas avoir le choix alors lentement, je pivote mon corps vers le son de sa voix.

Mon regard rencontre le sien et je souris innocemment. Deux fois qu'elle me voit devant le commissariat, elle va finir par me suspecter. 

_ Hey, Laïa, quelle coïncidenc-

_ Bouge. 

Je sursaute une deuxième fois en voyant Alec me passer devant, fixant les deux devant nous. Il les double afin de passer et entrer à l'intérieur. J'imagine qu'il a trop froid. 

Je suis choquée, pour me faire attendre par contre, c'est pas bien grave.

_ Il est avec toi, me demande Laïa, voyant que je ne bouge pas.