1 - Liberté

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Passé

ALEC

Manhattan - 15h00



_ Félicitations Perez , vous avez enfin surmonté cette étape de votre vie. Je suis si fière de vous et des efforts que vous avez fourni tout le long. Je vous souhaite tout le bonheur !

Je continue de fixer cette feuille entre mes mains. J'attends ce moment depuis si longtemps et pourtant je ne ressens aucune joie , aucune hâte. Je relève le regard vers cette infirmière qui vient de me donner ce bout de papier avec un énorme sourire.

Hypocrite.

Sans même prendre le temps de lui répondre , je me lève en récupérant mon sac. J'ouvre la porte de son bureau et me dirige vers la sortie de ce putain de bâtiment.

Les hurlements , les cris , les pleurs résonnent dans les couloirs et j'avance sans même prendre en compte ces bruits qui me hanteront toute ma vie.

J'arrive enfin devant cette porte d'entrée que je rêve de franchir depuis que je suis entrée ici.

" LAISSEZ MOI PARTIR "

" JE NE SUIS PAS FOU "

Je ferme les yeux en essayant d'oublier n'importe quel souvenirs qui puissent me rendre faible.

Les portes s'ouvrent automatiquement et mes pas me mènent avec automatisme à l'extérieur. Sans attendre une minute de plus , je pose mon sac sur un petit muret et l'ouvre rapidement pour en sortir mon téléphone que je n'ai pas vu depuis six ans maintenant.

Je l'allume assez rapidement en voyant les nuages noirs arriver. Va falloir que je trouve un endroit où dormir bordel.

Après avoir allumé mon téléphone , je cherche dans mes foutus contacts le prénom de cet enfoiré qui me servait d'ami avant de me retrouver ici.

Putain enfin.

Et c'est sans réfléchir que je l'appelle rapidement en sentant des petites goûtes tomber sur mon visage. Au bout de trois sonneries , la voix d'Hakan résonne dans mes oreilles.

_ Alors là je ne m'y attendais pas , un appel du fameux Alec ! Alors ton petit séjour est terminé ? 

Je ferme les yeux , exaspéré en me disant que c'est la seule solution qu'il me reste.

_ Je t'emmerde.

_ Putain ta voix ne m'avait pas manqué. Dit-il avec exaspération. J'imagine que tu m'attends devant cet hôpital de merde.

Mon cul finit par se poser sur ce petit muret en regardant les voitures passer.

_ T'as tout compris.

Et c'est sans attendre une réponse de ça part que je raccroche pour ranger mon téléphone dans ma poche. Un souffle franchit la barrière de mes lèvres et je ferme les yeux de fatigue. Je ne sais pas si revenir à ma vie d'avant est mieux que ce putain d'hôpital.

Mon regard se tourne vers ce dernier et je regarde les fenêtres de ce bâtiment en repensant aux horreurs que cache ce lieu.

C'est à l'âge de treize ans qu'on a décidé de m'interner à cause de mon comportement mais surtout parce que j'avais causé l'irréparable. Je faisais de leurs vies un enfer comme ils aimaient tant le dire.

Ils avaient pourtant bien raison.

J'étais un criminel.

Pourtant moi aussi je vivais un enfer.

MADNESS OBSESSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant