45 - Excuse-moi

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AARON


Ouais Ridicule.

Encore plus ridicule que ce tu pensais.

Une gorgée de plus, une de trop. J'avale le contenu de mon verre, brûlant ma trachée, faisant grimacer mon visage pas la même occasion. Je dépose le verre sur le comptoir et me relève rapidement.

La pièce se met à tourner et je suis obligé de me tenir pour ne pas m'écrouler par terre. Le bruit des gens qui parlent se transforme en écho dans ma tête.

Un verre de trop, oui.

_ Ça va ?

Ma tête se relève, affichant un énorme sourire au barmen afin qu'il me laisse tranquille.

_ Qu'est-ce qui te fais dire le contraire ? Lui dis-je d'une voix fluette, essayant de paraître le plus calme possible.

Mes sourcils bougent en même temps que mes pupilles. Je fais un tour sur moi-même avant de refaire face au barmen qui me regarde, encore, avec cet air jugeur.

_ Qu'est-ce que vous être chiant putain.

Je pousse le verre à la limite de tomber et récupère ma veste pour sortir de ce bar. Je bouscule les gens afin de passer, étirant mes bras pour enfiler mon vêtement. 

La vie

La vie

La vie

Rappelez-moi ce que j'ai fait de mal pour en arriver là ? Qu'est-ce qui m'a obligé d'avaler gorgée après gorgée l'alcool qui se confond désormais avec mon sang.

Ah oui !

Oui, oui, oui

Parce que j'ai mal parlé à Laïa.

Oui, oui, oui

Je me tape la front en m'arrêtant.

_ T'es con ou quoi Aaron, comment est-ce que tu peux oublier ce genre de chose ?

Puis je mets à rire. Les passants me contournent, me jetant des regards étranges. Je vous emmerde bande de clochard. 

Je longe le mur avec ma main, essayant de ne pas tomber par terre. Pas après pas, je sens la douleur peser sur mes épaules. Boire ne la fait pas disparaître, au contraire, elle accentue ce mépris que j'ai envers moi-même.

Puis au loin, une voix lointaine m'interpelle. J'ai le réflexe de m'arrêter mais me tourner est impossible. Je risque de tomber et je ne veux pas m'humilier publiquement. Personne ne doit savoir que je n'ai pas réussi à sauver ma sœur.

Personne ne doit le savoir.

Chut Aaron, ne parle pas trop fort, eux non plus ne doivent pas le savoir.

Alors contre mon gré, je me tourne lentement vers la voix qui a crié encore une fois pour attirer mon attention.

Le barmen.

_ Non, ma sœur n'est pas malade. Qu'est-ce que tu racontes ?

J'agite mes mains dans tous les sens pour rendre crédible mes paroles. Pas après pas, je m'approche de lui pour renforcer mes propos.

_ Reste le temps que je termine, je t'accompagnerai.

_ J'ai pas besoin de toi pour rentrer chez moi ? T'es vraiment perché.

Il croit vraiment que je ne connais pas le chemin de ma maison cet imbécile.

_ T'es dans un sale état, rentre, me dit-il en me désignant l'entrée du bar.

MADNESS OBSESSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant