MADNESS OBSESSION

48 - Silence avant la mort

AARON 

Une heure avant.

Une bouteille à la main, je lis ces dossiers comme si ma vie en dépendait. Ne me demandez pas où j'ai trouvé cette merde qui est entrain de me pourrir les organes, demandez-moi comment je tiens encore le coup face à cette nouvelle.

Le choc est brusque, il est hypnotique et me plonge dans un étrange mélange de réussite et de déception. Laïa cachait ses dossiers dans son bureau. Elle m'a regardé dans les yeux avec un tel secret.

Vous me prendrez pour un fou si je vous dis que j'ai pleuré puis j'ai rigolé. Toutes ces émotions ont fait que je ne sens plus rien dans mon petit cœur totalement brisé. Vide d'émotion et de sentiment.

Pourtant dans ma tête c'est un enfer que j'essaie de dévier. Je veux me lever et aller à la rencontre de Dean. L'adresse de leur organisation est écrite noir sur blanc, sur ces feuilles, que j'ai relu une centaine de fois.

Je devrais déjà sortir de ce commissariat. Je ne sais pas quelle heure il est ni quel jour nous sommes. Le temps qui s'est écoulé reste un mystère et les larmes qui ont coulé sur mon visage m'empêche de voir correctement.

Je me balance tel un enfant qui attend ses parents avec impatience. Moi j'attends la mort avec regret. Ai-je la force d'attendre que les choses se fassent dans l'ordre. Ai-je le temps que mon supérieur gère les choses à ma place.

Moi, je veux de mes mains, réduire à néant cet être qui m'a pourri la vie et qui continue de la pourrir même lorsqu'il n'est pas avec moi.

_ Allez Aaron, tu peux le faire.

Du bureau derrière moi, je m'aide pour me lever et faire ce qui est bon de faire. Je vais l'arrêter de mes propres mains. Je vais le chercher et le mettre en face de ses secrets. Je vais être le héros dont j'ai toujours voulu être.

Pourquoi attendre le lendemain si je peux m'en occuper durant la nuit. N'est-ce pas logique ?

Une nuit formidable qui va me rendre ce dont on m'a privé. J'ai hâte de retourner voir ma sœur et de lui montrer tout ce que j'ai fait pour elle, pour la sauver.

Et je pourrai finir mes jours avec la conscience tranquille.

Derrière moi, la porte du commissariat désormais fermée me guette de loin. Me suppliant, dans un certain sens que je revienne pour ne pas commettre quelque chose que je pourrai regretter.

Mon cerveau est source de malheur pour moi, quand l'alcool coule dans mes veines. J'ai besoin d'offrir à mon cœur, ses plus grand désires. 

Mes pas se font de plus en plus rapides.

Encore une fois, c'est au milieu de la route, que se fait ma trajectoire. Je ne m'amuse plus à zigzaguer le long de cette ligne blanche.

Non

Mon regard est dirigé droit devant moi afin de ne pas perdre le peu de courage qui réside en moi.

La colère se mélange à la haine, la tristesse, la cruauté. Je me sens trahi, sali, pourri.

Je me sens mal de l'intérieur comme de l'extérieur.

C'est mon âme qui brûle dans les abysses de l'enfer et si je ne réussi pas à sauver ma sœur, alors, je dois mettre fin à mes jours parce que je n'aurai pas réussi mon devoir.

Une promesse que je lui avais faite.

Celle de la protéger toute sa vie.

La bouteille, qui résidait encore dans ma main, tombe au sol, créant un bruit sourd qui résonne dans ma tête tout le long du trajet.