47- Pulsion

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ALEC



L'insomnie m'accompagne avec joie encore une fois. Ça fait deux mois que je peine à dormir tous les soirs. Le vieux balcon de cette maison est devenu mon antre, là où je viens brûler mes démons.

Ou c'est peut-être eux qui sont entrain de me calciner.

La brise légère m'emporte dans un monde totalement différent. Zya, la petite sœur d'Ysia. C'est cette fille qu'ils recherchaient. J'ai eu du mal à le concevoir au début mais c'est devenu une douce mélodie dans ma tête qui m'oblige de suivre ce chemin sans me soucier des conséquences.

_ Sérieusement, tu ne dors toujours pas ?

Je n'ai pas besoin de me tourner pour savoir que c'est Isaac qui est venu me rejoindre. Fumer toute sorte de chose sur ce balcon est son rituel tandis que je lui tiens compagnie lorsque je suis privé de sommeil par mon cerveau.

_ Pourquoi est-ce que tu fais le choquer ?

_ Oh, faut bien qu'on rajoute un peu de joie dans nos vies.

Je lui lance un regard hilare, les sourcils froncés tandis qu'il s'installe à mes côtés.

Je pense qu'i va devoir supporter mon silence puisque je n'ai pas la force de me taper la discute avec lui alors que dans ma tête, la tête d'Alvarez s'imprègne petit à petit.

_ Tu ne veux toujours pas fumer ? Me demande-t-il en me proposant une cigarette.

Je l'observe quelques secondes, voulant goûter à la curiosité mais je reviens vite à la réalité quand je me souviens de mon père qui passait ses nuits à fumer comme si nous n'étions pas là avec ma mère.

_ Alors comme ça Amir t'as désigné comme son bras droit ?

Il me pose cette question avec un brin de tristesse dans sa voix. Je ne m'attendais pas à voir cette facette cette nuit. Il faut dire qu'Isaac cache bien sa tristesse derrière son grand sourire. J'ai comme l'impression d'avoir un petit frère quand je le vois.

_ Sa marionnette oui.

Il laisse échapper un petit rire avant que je ne le suive dans ce moment apaisant.

_ Beaucoup rêve d'être à ta place.

_ Et moi si j'y suis, c'est juste pas pur intérêt.

Te détruire Ysia, jusqu'à ce que tu pleures, que tu me supplies de t'enlever la vie comme tu as pris la mienne, l'écrasant de ta fausse gentillesse. 

_ On pourrait échanger ? Me demande-t-il en rigolant. 

Je me tourne vers lui, haussant les sourcils, voulant voir si il y a une part de vérité dans ses dires. 

_ Même si tu pleurais devant moi, là, maintenant, tout de suite, je ne te laisserai pas ma place. Vaut mieux rester éloigné de ce type, il n'est pas net.

_ Je suis capable de le supporter.

Je pose ma main sur son épaule. J'ai l'impression qu'il est sérieux dans ses mots. Ou alors je suis totalement dans un autre monde et que la fumée de sa cigarette me fait penser des choses qui ne sont pas réellement vraies.

_ Tu prendras ma place quand je partirais.

_ Pourquoi, tu comptes partir ?

MADNESS OBSESSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant