23 - Preuves

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YSIA




Une semaine plus tard







Mon regard fixe la télé face à moi, regardant pour le cinquième jour, la même émission. L'assiette de pâte dans mes mains me réchauffe un peu. Je joue avec ces derniers avec l'aide de ma fourchette pour occuper mon cerveau parce que les paroles du présentateur n'arrivent pas à me captiver.

Une semaine est passée depuis cette soirée.

Une semaine que je ne l'ai plus revu.

Il reste toute la journée à l'extérieur et le soir il entre dans une pièce et n'en sort plus. Miguel et Hakan ont du sentir une certaine tension alors chacun d'entre eux reste dans son coin. Seul Miguel vient vers moi de temps en temps pour voir si je vais bien.

Et je tiens à cœur le fait qu'il se soucie de ma santé mentale. Hakan lui s'enferme avec Alec tous les soirs et je les entends murmurer.

Est-ce que je peux considérer que j'ai trouvé le calme dont mon corps cherchait depuis que je suis ici. Ce calme qui cache très certainement quelque chose de mauvais. Mais je profite de ces moments comme si ma conscience me criait du malheur qui risque d'arriver.

Et mes journées sont rythmé de la même manière. Je me lève, prends ma douche, enfile des vêtements que je soupçonne être ceux de Miguel puis m'installe à la cuisine afin de déjeuner. Par la suite je m'allonge sur ce canapé tout en regardant la télé jusqu'au moment où mon ventre me crie famine. Je me nourris essentiellement de pâtes mais ça peut varier. Tout dépend de si les garçons ont rapporté quelque chose ou non.

Mon corps tout entier commence à s'habituer à ce train de vie comme s'il avait oublié tous les moments qui ont précédé mon enlèvement.

Il doit très certainement être 22h, une vieille émission vient de débuter. En réalité, je les connais un peu par cœur maintenant. Une semaine m'a suffi à connaître le programme télé des seules chaînes que capte cette vieille télé.

Je sens soudainement un regard derrière moi alors lentement, je me redresse afin d'essayer de trouver le coupable de mon oppression. Et c'est comme ça que je tombe sur deux pupilles noirs, me scrutant au fond du couloir, dans le noir.

Je ne quitte pas son regard malgré cette sensation qui enveloppe mon corps entier. Je ne l'ai pas entendu entrer aujourd'hui alors je suis surprise de le voir. Peut-être qu'il n'a tout simplement pas quitté l'appartement.

Voyant que nous fixer ne sert à rien, je détourne mon regard vers l'écran, essayant d'oublier sa présence.

« Ayons une promesse à nous »

Depuis qu'il a prononcé cette phrase, elle ne veut pas quitter ma mémoire, me tourmentant jour et nuit. Me laissant éveillée. Le calme n'est jamais seul, il est toujours accompagné de pensées plus terrifiantes les unes que les autres.

« Parce que tu m'as montré ce soir-là, que contrairement aux autres, tu n'as émis aucun jugement à mon égard. »

Je pense ne jamais l'avoir vu aussi vulnérable. J'ai bien fait d'aller le soigner parce que je suis sûr qu'il a compris, d'une certaine manière, que je ne suis pas son ennemie. Que malgré tout ce qu'il a pu faire, je lui laisse une chance contre son aide.

Je souhaite juste qu'il me sorte de ce monde dont il veut tant me plonger.

La porte d'entrée s'ouvre dans un grincement, laissant apparaître Hakan, un énorme sourire sur le visage. Il me lance un regard, habitué de me voir assise sur ce canapé. Il porte une bourse, sûrement à manger pour eux parce que mon estomac ne m'a pas laissé attendre sa venu.

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