11 - Un million

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YSIA










La fatigue prend de plus en plus le contrôle de mon corps. La bouche pâteuse et les yeux mis clos , j'observe cette porte en espérant que quelqu'un daigne à l'ouvrir pour me donner au moins un verre d'eau.

Quelqu'un qui n'est pas lui.

Une journée. Une journée entière était passée sans que quelqu'un vienne ouvrir cette foutue porte pour que je puisse voir la lumière du jour. Une journée qu'Inaya est partie et qu'ils m'ont laissé périr dans cette pièce.

Mon cerveau repasse en boucle la soirée d'hier. Ces mots hantent mon esprit au point où je doute sur ma propre vie.

" Seize ans que je te connais Ysia Alvarez et Seize ans que je te déteste. "

Je ne me souviens pas avoir croisé ces yeux noirs un jour. Rien chez lui n'évoque un quelconque souvenir chez moi qui puisse justifier ses actes , ses paroles. La façon dont il se comportait , ses tremblements... Tout chez lui était effrayant et pourtant il avait l'air calme.

J'essuie les quelques larmes qui roulent encore le long de mon visage et m'aide du mur pour me relever. Je n'ai jamais ressenti cette douleur aux jambes même en ayant déjà couru des heures. Mon état doit être déplorable et j'enlève mon pull qui commençait à m'étouffer.

Je commence à marcher un peu pour dégourdir mes jambes. L'angoisse au fond de moi me consume à chaque seconde. La panique me ronge et la douleur me nargue. Mon corps ne m'appartient plus parce que j'ai laissé mes pires démons le contrôler.

" Moi j'aurai voulu te tuer "

Pourquoi m'avoir laissé en vie alors...

La pièce n'est absolument pas éclairée et j'essaie de marcher contre le mur du fond mais mes jambes me lâchent et je me laisse glisser jusqu'au sol.

Je me recroqueville sur moi-même et attends que le temps passe. Je ne sais même pas ce qui m'attend.

La mort très certainement.

J'aurai dû suivre ma famille il y a trois ans. Je n'ai rien à faire ici.

J'écarquille les yeux soudainement en entendant des bruits de pas assez proche. Mon sang se glace et je recule le plus possible , m'éloignant comme je peux de la porte. Je redoute le moment où je vais recroiser ses billes noires me regarder avec haine.

La poignée s'abaisse lentement au même rythme que ma respiration et j'enfonce mes ongles dans les paumes de mes mains pour atténuer les tremblements qui viennent accompagnés d'une angoisse dévastatrice.

Je n'ose pas remonter le regard lorsque la porte est totalement ouverte et je fixe les chaussures blanches qui se présente à moi.

Je les vois se rapprocher de plus en plus puis s'arrêter soudainement au milieu de la pièce. J'ai une envie folle de hurler , de lui dire de partir parce que je sais très bien que c'est lui. Mais la peur me retient et mon cerveau me répète que ce type m'a enlevée , emmené loin de ma ville et m'a enfermée dans une pièce dans le noir en décrétant me sauver la vie.

Alors je ne vais rien dire et rester le plus calme possible parce que je ne sais pas de quoi il est capable. Et j'ai pu constater hier , qu'il cache en lui une rancœur qu'il ne vaut mieux pas libérer.

_ Lève-toi.

Sa voix résonne dans la pièce silencieuse et mon regard se relève lentement vers le sien. Des larmes ruissellent le long de mon visage lorsque je croise ses yeux.

MADNESS OBSESSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant