ÉPILOGUE

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YSIA







Trente mai

Fin du mois

Jour spécial

Jour que j'ai attendu 365 jours

Et c'est à l'entrée de ce cimetière qu'il m'a donné rendez-vous.

Le soleil se lève à peine, le bruit des oiseaux égaie ce lieu qui abrite un côté lugubre.

La légère brise fait voler mes cheveux et je patiente avec ce petit bonheur qui ne me quitte plus désormais.

Je me balance de gauche à droite comme une enfant, hâte de revoir la personne que j'attends depuis beaucoup trop de temps.

Son message réside encore en moi et toutes les conversations qui ont suivi. Tous les jours, une nouvelle discussion qui rendait mes journées encore plus belles.

Puis dans un élan incontrôlé, je m'aventure dans ce lieu où la mort est synonyme d'apaisement.

Je longe le chemin en terre, cherchant son nom de famille. Petit à petit, mon cœur se met à battre un peu plus vite et mon souffle devient irrégulier.

Je marche avec une certaine appréhension, créant une boule dans mon estomac. Les mains moites, j'atteins le fond du cimetière et m'arrête lorsque je tombe sur son nom. Deux tombes côte à côte.

Albane et Isabella Perez.

Les voir c'est comme réaliser que c'est bel et bien vrai. Je me souviens encore des photos qu'il cachait dans sa boîte. Un couple qui s'est vu mourir avec la venu de leur enfant. Ils auraient pu vivre une vie paisible. Mais il en a décidé autrement et a préféré pourrir la vie de son enfant qui aujourd'hui souffre encore de cette douleur.

_ Je ne pensais pas revenir ici un jour.

Je sursaute face au son de sa voix. Plus d'un an que je ne l'ai pas vu, pas entendu. C'est étrange cette sensation que ce temps sans lui n'a comme jamais existé.

_ La dernière fois que je suis venue, j'avais encore cette envie d'enfoncer les morceaux de ce vase dans sa chair.

Je tourne ma tête vers lui, enfonçant mon regard sur son visage qui paraît beaucoup plus apaisé. La capuche de son sweat sur sa tête lui donne cette aspect mystérieux mais je sais qu'au fond, il garde encore cette rancœur.

_ Qui aurait cru qu'un jour cette envie allait disparaître de mon cœur.

_ L'homme a cette capacité qui lui permet de changer. Il suffit de le vouloir.

Il laisse échapper un petit rire avant de baisser la tête vers le sol. Je ne peux quitter son visage du regard. J'ai envie de revoir ses pupilles.

_ Merci d'être venu, murmure-t-il. J'avais besoin de ça pour passer à autre chose.

Un sourire nait sur mon visage tandis que je m'approche de lui. De ses mains, il vient me prendre dans ses bras et pour cette tranquillité, je pourrai mourir. 

_ Je savais qu'en creusant un peu, j'allais trouver cette douceur dans ton cœur.  

Ses doigts viennent s'entremêler à mes cheveux. L'air frais vient combler ce moment de paix. 

MADNESS OBSESSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant