~Lando~
Après avoir récupéré mes valises, je me dirige vers la sortie. Je cherche du regard mon frère qui était censé venir me chercher, quand, je vois une énorme pancarte au-dessus des têtes des autres passagers avec mon nom écrit en rose. Après avoir dépassé les gens qui attendent eux aussi un passager, je vois sous la pancarte la tête de mon frère, hilare de sa connerie. Je m'approche de lui et lui arrache sa foutue pancarte avant de le prendre dans mes bras. Trois ans que je ne l'ai pas vu et il n'a pas changé, toujours cette barbe qui cache la finesse de son visage, ses yeux marrons rieurs et cette carrure de rugbyman.
— Putain, c'est bon de te revoir, frangin !
Mon frère me relâche en me tapant l'épaule. On n'a jamais été vraiment proches, Oliver et moi, on est totalement différents l'un de l'autre, mais il reste mon frère et lui aussi m'a manqué. Il est plus vieux que moi de deux ans. Enfant, lui était rugby, moi foot. Lui était bon à l'école, moi non. Lui était filles, moi mecs.Il prend mon chariot à bagages et met sa pancarte dessus avant de me conduire à sa voiture. L'Angleterre, elle, ne m'a pas manqué. Une fois habitué au soleil italien, on n'a plus envie de revenir ici sous la grisaille et la pluie. J'enfile ma veste avant de monter dans la voiture d'Oliver que je trouve étonnamment propre quand on sait qu'il a deux gamins.
Mon frère s'engage dans la circulation et le calme me met mal à l'aise. Trois ans qu'on ne s'est pas vu et on n'a déjà rien à se dire.
— Comment vont Julie et les enfants ? je demande pour tuer ce silence pesant.
— Très bien. Elle vient de reprendre le travail, maintenant que Ben va à l'école. Et John veut faire du foot !
Mon frère ricane, mais je suis sûr que ça doit l'emmerder que son fils préfère faire du foot que du rugby.
— Il a hâte de te voir. Il en a parlé à tous ses copains et il a préparé son ballon pour jouer avec toi.
La dernière fois que j'ai vu mon neveu, il avait 4 ans et l'autre était dans le ventre de sa mère, mais déjà, John était un têtu qui ne faisait que ce qu'il voulait pour le plus grand plaisir de sa mère.
— Et papa ?
Mon frère allume la radio et tente d'éviter ma question, notre père a toujours était un sujet délicat entre nous. Oliver a toujours pensé qu'il me préférait, à cause du foot jusqu'à ce que je décide de partir et de « renier » mon pays au profit de l'argent. Mon père voyait en moi, sa fierté, celui qu'il n'a jamais été. Et pour lui, jouer à l'étranger fait de moi un ingrat. Certains parents en veulent à leur fils d'être gay, moi, mon père m'en veut de m'être expatrié.
— Il va bien. Maman pense que tant qu'il arrive à aller au pub en vélo c'est que son cœur tient le coup.
— Il devrait arrêter ça, le pub, les bières, la clope. Son cœur ne va pas le supporter éternellement.
Mon frère ricane encore alors qu'on entre dans la ville.
— Quoi ?
— Tu ne t'es pas inquiété de lui pendant trois ans et t'as à peine posé le pied en Angleterre que tu veux déjà régenter sa vie, Lando.
— Je ne veux rien du tout. Il fait ce qu'il veut, j'expose juste les faits. Toi et maman, vous êtes trop lâches devant lui pour lui dire qu'il doit arrêter ses conneries.
— Oh, mon Dieu ! Saint Lando est de retour et il va tous nous sauver, nous pauvres âmes perdues sans lui !
Il me regarde avec un air larmoyant quelques secondes avant qu'on éclate de rire, mais je sais pertinemment qu'il me voit comme ça.
— Je ne suis pas là pour ça, Oliver, te prendre ta place auprès de papa ou quoi que tu imagines.
— Je sais, Lando.
On ne dit plus rien jusqu'à ce qu'on arrive à la maison. Mes parents vivent dans la banlieue de Manchester, une petite maison semblable à toutes celles de la rue, une barrière blanche un petit jardin qui mène à la maison.Sur la gauche, un garage où mon frère se gare. Ma mère sort et vient vers nous. J'ai toujours trouvé ma mère belle. Petit, j'étais fier d'elle par rapport aux vieilles rombières qui servaient de mères à mes amis, la mienne était élégante avec ses longs cheveux châtains en chignon et sa démarche gracile, un peu comme une danseuse étoile.
Je descends de la voiture et ma mère se jette dans mes bras. Je retrouve l'odeur de ses cheveux un mélange de camélia et de jasmin, elle m'a manqué même si on s'appelait tous les dimanches. La voir et la serrer dans mes bras me fait du bien.
— Lando, mon chéri !
Je ne dis rien et me contente de la serrer dans mes bras alors que je sens ses sanglots, je la repousse pour la regarder et lui sourire. Elle est trop émotive.
— Tout va bien, maman.
— Je sais... je suis juste heureuse de te voir.
— Le fils prodige est de retour ! lance mon frère en allant vers le coffre.
Ma mère lève les yeux au ciel. Avec elle, Oliver ne s'est jamais senti délaissé, notre mère nous a couvés l'un comme l'autre. Je la relâche pour aller aider mon frère et sortir les bagages du coffre. Je ne vais pas rester chez mes parents. C'est juste en attendant que Oliver qui est agent immobilier me trouve quelque chose. À 28 ans, je n'ai franchement pas envie de vivre de nouveau dans la maison familiale et surtout pas avec mon père.
***
Je suis allongé sur mon lit, celui que j'ai eu a mes dix ans. Ma chambre n'a pas changé, il y a toujours les vieux posters de stars du foot des années 90, ceux que j'adulais et à qui je rêvais de ressembler.
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The Hidden Face [Carlando]
FanfictionCarlos Sainz est un joueur de football très célèbre en Angleterre. Il est aimé, adulé. C'est une star dans son club. Au sommet de sa carrière et dans un milieu où l'image compte plus que son talent, il cache son homosexualité aux yeux de tous. S'il...