Chapitre 27

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~Carlos~

 
Une semaine vient de s'écouler depuis la dernière fois que j'ai vu Lando. J'ai la boule au ventre à l'idée de revenir, je crains ce qu'il va se passer, comment vont se comporter les autres avec Lando et comment je vais réagir, si jamais des insultes fusent à nouveau.

J'arrive au stade en retard, comme à mon habitude, j'espère ne plus puer l'alcool, j'ai arrêté de fantasmer sur la bouteille depuis deux jours, histoire de tenter d'être en forme. L'odeur d'un parfum féminin a quitté ma peau, je suis comme avant. J'ai seulement cette douleur insupportable à la poitrine.

La sécurité du stade a eu du mal à me faire pénétrer dans l'enceinte, j'ai fait mon casse-couille, j'ai chamboulé toute l'organisation parce que je suis un idiot et que je n'ai pas entendu mon réveil.

J'entends les cris des supporters, lorsque je marche en direction de l'entrée des vestiaires, j'ai mis des lunettes de soleil alors qu'il fait nuit, sans doute pour tenter de cacher l'expression figée dans mon regard, elle n'est pas bonne, elle explique aux yeux de tous à quel point j'ai l'impression d'avoir touché le fond avec toutes mes conneries et mes choix plus stupides les uns que les autres. Pourtant, je dois les assumer, à présent. Je dois assumer d'avoir quitté mon amant, d'avoir choisi cette vie-là, le paraître et le mensonge. Tout ça pour un sport, qui aujourd'hui, ne m'a même pas donné envie de me lever.

Lando me manque, je ne pense qu'à lui, je tente de me convaincre que revenir vers lui est la pire des idées si je veux rester « Carlos Sainz », mais merde, je l'aime, j'ai dû faire un choix difficile, je n'ai pas le droit de m'en mordre les doigts. Celui qui est à plaindre ce n'est certainement pas moi.

J'ignore les supporters et entre rapidement. Des agents de sécurité me saluent, je reste poli en leur répondant d'un signe de la tête, aucun sourire, aucune plaisanterie. Je n'ai pas envie de paraître sympa. Tout le monde autour de moi s'active, on entend les chants des supporters, le stade est chaud, il veut qu'on gagne ce match et moi aussi. Le nul que les mecs ont arraché la semaine dernière nous a mis en danger. Ce soir, il faut qu'on gagne si l'on veut garder nos points d'avance.

Si je pensais me faire discret, c'est raté, le coach m'attend devant la porte du vestiaire. Il me fait face, les bras croisés, son costume noir fraîchement repassé. À plusieurs mètres, je sens déjà sa colère noire. Je commence à m'habituer, en ce moment, j'énerve tout le monde, il faut dire que je ne fais rien pour que tout aille.

C n'hésite pas à me faire comprendre son mécontentement, et il n'y met pas de formes.
 
—  Tu rates le bus, tu arrives en retard, c'est très pro tout ça, Champion !
 
Je ne relève pas, il a raison, je suis le roi des cons en ce moment. Je m'arrête à sa hauteur et retire mes lunettes ainsi que mon bonnet, dévoilant ma crête.
 
—  J'espère que cette semaine t'aura permis de faire le point.
 
—  Ouais.
 
Mon manque d'enthousiasme agace fortement mon coach qui me foudroie d'un regard assassin.
 
—  J'espère aussi que l'alcool que tu as ingurgité et les femmes qui sont passées dans ton lit t'ont laissé un peu d'énergie pour ce soir.
 
Je vois que mes « exploits » n'ont pas pu rester secrets, mes coéquipiers ont apparemment parlé de nos « sorties » en présence d'un membre du staff, c'est très malin de leur part.
 
—  Ouais, coach, ça va.
 
—  T'as autre chose à me dire, mis à part « ouais ».
 
—  Je suis en retard, je vais me changer.
 
Le coach me saisit le bras lorsque je tente d'entrer dans les vestiaires, je lève les yeux au ciel et me tourne vers lui, il me dévisage sévèrement. Je fais le con encore, mais c'est plus fort que moi.
 
—  Qu'est-ce que tu as ? renchéris C, plus calmement.
 
—  Rien.
 
—  Je te connais, Carlos, tu ne t'es jamais comporté ainsi.
 
C'est la merde, voilà ce qu'il y a. Je n'ai jamais été aussi malheureux de toute ma vie. Le football a toujours eu la plus grande place à mes yeux, mais depuis Lando...

The Hidden Face [Carlando]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant