Chapitre 35

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~Carlos~
 
 
Assis sur le banc de touche, j'attends que le staff et les joueurs rentrent chez eux pour rentrer à mon tour.

Quel match ! Je n'en reviens pas de la non-ouverture des gens, c'est impressionnant à quel point ils sont tous cons. Que ce soit sur le terrain, ou dans les tribunes, les insultes homophobes n'ont pas cessé d'être hurlées. Je n'ai pas quitté Lando du regard, il faisait comme s'il n'entendait rien, et je me demande encore comment il a tenu. J'avais envie de casser la gueule à chaque joueur de l'équipe adverse qui osait le traiter de sale pédale.

Je réagis comme un mec fou amoureux, je suis un mec complètement dingue, et ça m'a paru plus dur pour moi d'entendre des saloperies pareilles que pour Lando, qui était le principal visé.

Je soupire en passant mes mains dans mes cheveux, je suis très remonté, je l'étais déjà avant d'entrer sur le terrain. Le couloir qui mène aux vestiaires m'a fait littéralement péter un câble, voir ces affiches aux murs m'a fait entrer dans une colère noire. J'ai trouvé le geste dégueulasse, encore plus lorsque j'ai vu ce que les photos représentaient. C'est égoïste ce que je pense, je le sais, mais voir Lando avec un autre comme ça, si intimement, et voir qu'il en désire un autre, ça m'a tué.

Je ne veux pas qu'il ait quelqu'un qui occupe la place que j'occupais avant toute cette merde, je l'aime.

Et bordel, oui, je suis jaloux !

Je suis horrible de préférer le voir seul, qu'avec un autre homme, mais je ne peux pas imaginer une seule seconde que d'autres mains, qui ne sont pas les miennes, se sont posées sur ce corps que j'aime tant.

Merde, j'ai fait le con, j'ai été le pire des salopards, j'ai mérité que Lando désire être avec quelqu'un qui n'a pas honte d'être ce qu'il est. Après tout, c'est moi qui ai mis fin à notre histoire.

L'espace du dixième de seconde où je suis resté figé dans ce couloir, à regarder ces photos, j'ai compris ce que j'avais perdu, ce que je n'aurais plus jamais avec Lando. Les regrets sont tout de suite apparus, une vague imposante qui m'a obligé à quitter les lieux pour ne pas craquer.

Ma colère aurait parlé pour moi, déjà, le regard que j'ai porté à cette « galerie d'art » aurait fait comprendre à n'importe qui d'intelligent à quel point j'étais touché.

Mais surtout, le clou de la soirée pour moi, c'est Fernando qui, à la mi-temps, est venu me parler, j'ai compris qu'il savait, il ne m'a rien dit à ce sujet, il ne m'a pas dit « Carlos, je sais que tu es gay », il n'a pas posé de question. Il m'a simplement dit, « Je sais que Lando n'a pas couché avec ce mec, c'est un pur malentendu, il ne peut pas ».cÀ ses derniers mots, j'ai su qu'il avait compris ce qui m'avait fait, en partie, péter un câble en voyant les images.

Si, j'ai eu la frayeur de ma vie, parce que oui, quand Fernando m'a pris à part et m'a regardé comme lorsqu'on annonce une nouvelle importante, avec sérieux, sans avoir l'intention de plaisanter, j'ai eu peur que tout s'effondre autour de moi. Mais lorsqu'il m'a dit pour Lando, je n'ai pas pu m'empêcher de ne pas soupirer de soulagement, et quand j'ai réalisé la connerie que je venais de faire et qui confirmait que oui, Lando et moi, on était plus qu'amis. Je m'attendais à une réaction comme celle qu'il avait eue pour Lando, mais non, mon ami m'a simplement souri en posant sa main sur mon épaule. Je sais qu'il me demandera plus tard qu'on en parle, pour comprendre pourquoi j'ai fait tout ça. Mais sur le moment, il n'a pas insisté et j'ai apprécié.

J'étais totalement sur le cul face à son comportement, l'espace d'un instant, je me suis demandé si tout le monde réagirait de la même façon. Mais l'ambiance sur le terrain m'a rappelé que non, on n'est pas chez les bisounours. Fernando reste Fernando, ce mec est unique. Et les autres ? Ils réagiront comme les autres. Comme les supporters : mal.

The Hidden Face [Carlando]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant