The Hidden Face [Carlando]

Chapitre 16

~Lando~

 
Je descends de la voiture en repensant aux mots de Carlos, la concernant quand il m'a offert ce stage avec son sourire satisfait. Toute l'équipe s'était déjà moquée de ma voiture, mais lui pas ouvertement encore.
 
—  Comme ça, tu sauras ce que ça fait de conduire une vraie voiture.
 
—  J'ai une voiture, tu sais, je sais ce que ça fait.
 
—  Non, ça, ce n'est pas une voiture, c'est... une boîte carrée pour que les femmes se maquillent, y a des miroirs partout !
 
—  Tu devrais l'adorer, alors.
 
Carlos a ri, mais j'étais heureux de son cadeau, j'aime la vitesse et sur circuit, c'est le pied. Mon coéquipier claque la portière de ma boite carrée avant de me sourire.
 
—  Prêt ?
 
—  Ouais, j'espère qu'ils n'ont pas que des italiennes...
 
—  Qu'est-ce que t'as contre les italiennes ? Elles sont parfaites.
 
On avance dans le parking pour rejoindre l'entrée du circuit. Pour couronner cette journée, il fait beau, je suis heureux comme un gamin devant sa première miniature, mais j'aime bien embêter Carlos et sa grosse voiture.
 
—  J'ai passé trois ans, à Milan. J'en ai fait le tour.
 
—  Ah ! Alors c'est ça, en fait, tu roules local ? En Italie, des italiennes et ici, des Minis !
 
On éclate de rire alors qu'on franchit les portes du circuit, on écoute déjà les moteurs rugir, on sent l'odeur de la gomme sur l'asphalte et celle de l'essence typique d'un circuit.
 
—  Tu sais qu'Aston Martin, c'est anglais aussi et ils ont des modèles plus élégants et masculins dans le genre James Bond.
 
—  Ma Mini et moi, on t'emmerde, Carlos !
 
Carlos retire sa casquette quand on arrive au comptoir où une jeune femme ravissante nous accueille en souriant.

Le circuit de Silverstone est légendaire, il a accueilli la première course de Formule 1 pour un championnat du monde et rien que pour ça, ça valait largement les trois heures de route qu'on vient de faire.

La jeune femme nous explique comment on va procéder et les règles de sécurité aux abords du circuit, avant de nous laisser avec un de ses collègues pour choisir la voiture.

J'entends Carlos rire quand on passe devant une rangée d'italiennes.
 
—  Vous n'avez rien d'anglais ? Il roule pour son pays, dit-il au mécano.
 
Je me tourne vers lui en soupirant avant de rire aussi. Je sens qu'il ne va pas me lâcher avec ça.
 
—  Si, on a une McLaren Senna.
 
Carlos explose de rire devant le regard interloqué du mécano. Je tente de me maîtriser et de ne pas rire aussi quand je lui demande de me la montrer et qu'il m'explique les caractéristiques de la voiture en question. Elle est magnifique, noire, puissante, et le son qui en sort est meilleur que tous les disques de Carlos.

Le pilote m'explique les règles. Je ne l'écoute que d'une oreille trop absorbée par le monstre de mécanique et avec une seule idée en tête : la conduire. J'acquiesce à tout ce qu'il dit et enfin, on monte dans la voiture.
 
—  Éclate-toi, James Bond ! me lance Carlos avec un clin d'œil.
 
—  J'y compte bien. Merci pour ce cadeau, Carlos.
 
Je le regarde s'éloigner de la piste, c'est avec lui que j'ai envie de partager ça, pas qu'il soit simplement spectateur. Avec Carlos, tout est simple et bien, j'aime sa présence, elle me rend heureux, sûr de moi et c'est lui que je veux à côté de moi.

Je me tourne vers le pilote.
 
—  Il ne peut pas venir avec moi ?
 
—  Non, je dois être à vos côtés au cas où.
 
Au cas où... je démarre et m'élance sur la piste. Nom de dieu, le moteur me coupe le souffle un instant avant que je ne revienne sur terre et accélère. Je fais un tour de piste, le pilote ne trouve rien à redire à ma conduite et je me dépêche de retourner au stand. Je m'arrête et il me regarde perplexe.
 
—  Vous voyez, je sais conduire.
 
—  Ça n'a rien à voir, je dois rester dans la voiture pour les assurances et...
 
— Regardez-le, je le coupe en montrant Carlos. C'est Carlos Sainz, le jouer de Manchester. Si on casse cette voiture, ne vous inquiétez pas, on a de quoi payer.