Chapitre 30

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~Lando~
 
 
J'ai la nausée. Il m'écœure à faire ça devant moi comme si je ne comptais pas, comme si je n'avais jamais compté, alors qu'il sait parfaitement ce que je ressens.

J'entre dans le vestiaire, mais je ne vois rien à part Carlos et cette fille qui s'accroche à lui comme à un trophée.

Je revois sa bouche se poser sur la sienne, bordel, ses mains sur lui... je vais vomir, je crois. Je me laisse tomber sur le banc et tente de calmer cette rage mêlée de jalousie et de déception. Je ne le comprends plus, qu'est-ce qu'il cherche en faisant ça ? À me faire mal comme j'ai pu le faire souffrir ? Si c'est le cas, c'est gagné. J'en crève de le voir avec elle, de faire comme si c'était normal, comme si cette fille comptait pour lui quand il la présente aux autres.

C'est moi qui devrais être à sa place, bordel !

De rage, je me lève et frappe le mur, mon poing cogne le béton et je ne ressens même pas la douleur !
 
—  Oh, calme-toi !
 
Fernando me saisit par les épaules et me secoue, je le laisse faire complètement inerte.

Pourquoi, nom de dieu ? Pourquoi il fait ça ?
 
—  Lando ! Calme-toi, les autres arrivent.
 
Je lève les yeux sur Fernando qui me tient toujours. Entre nous, ça s'améliore, ce n'est pas encore la relation qu'on avait établie, mais on se parle et je crois qu'il a compris que ça ne changeait rien, que je reste le même que lorsque je suis arrivé. Je crois aussi qu'il sait pour Carlos, mais ne dit rien. J'aimerais que les autres en fassent autant, mais je suis lucide ça n'arrivera pas. Ils sont comme Carlos au final, convaincus qu'un homo n'a rien à faire dans un vestiaire.

 —  C'est bon, ça va aller, je réponds à Fernando qui me lance un regard rempli de doute.
 
Je me dégage et entreprends de me changer avant que Carlos n'arrive, je n'ai pas envie de le voir, sinon, je serais tenté de lui en mettre une. Sa blessure m'a rendu dingue, après l'hôpital, je me suis demandé comment faire avec lui, comment lui faire comprendre que je suis désolé pour tout, que j'ai compris que tout était de ma faute et que j'aurais dû lui parler temps qu'il était encore temps. Mais là, c'est trop.

Je finis d'attacher mes crampons et sors alors que les autres sont en train de s'habiller et j'entends la voix de Carlos qui parle avec le coach dans le couloir. Je ne me retourne pas et pars directement en direction de la pelouse, l'entraînement va me défouler et me permettre d'évacuer ma colère.
 
 
***
 
 
L'entraînement se termine et le supplice du regard de Carlos sur moi avec. Je pensais évacuer, j'ai emmagasiné. De la colère encore et toujours et de la déception. Je pensais que lui laisser du temps serait ce dont il avait besoin pour faire le point sur ce qu'il veut vraiment, mais aujourd'hui, j'ai le pressentiment que tout est fini.

Je laisse les autres prendre de l'avance et sortir du terrain, Carlos traîne derrière avec ses béquilles et un membre du staff. J'attends qu'ils finissent de discuter et enlèvent mon maillot dégoulinant de sueur avant d'interpeller Carlos alors que l'autre s'éloigne, j'ai besoin de savoir.
 
—  À quoi tu joues ? je demande en me plaçant sur son chemin.
 
—  À rien qui ne te concerne, dit-il, sans même me regarder.
 
—  Regarde-moi, Carlos.
 
—  Lando, ce n'est pas le moment...
 
—  Regarde-moi, bordel !
 
Je tremble de fureur qu'il n'ait même pas le courage de m'affronter alors qu'il vient ici avec une femme. Carlos lève doucement le visage, ses yeux toujours si expressifs croisent rapidement les miens avant qu'ils ne glissent sur mon corps.

Comment j'arrive encore à le désirer après ce qu'il m'a fait ? Un seul regard et j'ai envie de lui. Carlos a le don de me mettre dans tous les états les bons comme les mauvais.

The Hidden Face [Carlando]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant