Chapitre 15

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~Carlos~
 
 
Je regarde Lando revenir dans la cuisine. Putain, c'est fou comme un énorme poids s'est retiré, il me manquait, et être de nouveau avec lui, seuls, je suis aussi excité qu'une puce. Non, faux, je suis excité tout court.

Lando se rassoit à côté de moi et pose un paquet devant moi. Je le foudroie du regard.
 
—  T'es chiant, putain. T'aurais pu me dire qu'on s'offrait nos cadeaux, maintenant !
 
Lando fronce les sourcils, je dévisage le cadeau qu'il me tend. Il est carré, assez épais, comme une boite de chocolats. Mais ce n'est pas une boîte de chocolats, j'en suis certain.
 
—  Pourquoi ? me demande mon amant. T'aurais voulu qu'on fasse un sapin, et qu'on chante « Merry Christmas » ?
 
Ce qu'il est con, mais c'est ce que j'aime chez lui.
 
—  Non, c'est juste que je n'aurais pas oublié le mien chez moi.
 
Lando me sourit, il se penche à nouveau et j'en profite pour embrasser ses lèvres, celles qui me donnent envie de plus, elles ont le goût du péché. Et lui... j'ai largement envie de plus que sa bouche sur la mienne.
 
—  Ça me fera une bonne excuse pour venir chez toi.
 
—  Tu viens quand tu veux. Tant que je suis là...
 
À nouveau, Lando m'embrasse. On dirait deux adolescents en rut, mais je ne m'en lasse pas. Toute la journée, on sera obligé de se cacher, de ne pas s'embrasser ni se toucher, alors je compte bien en profiter dès que j'en ai l'occasion. Ce matin dans le vestiaire, c'était loin d'être prudent, mais l'envie et le manque nous ont empêchés de réfléchir.

Je saisis le paquet, et déchire le papier cadeau. Je reste figé quelques instants avant de lever les yeux vers Lando. Bon sang !
 
—  Il ne te plaît pas ? Ou tu l'as déjà, peut-être... Vu que tu en as beaucoup.
 
Je regarde le vinyle que mon amant vient de m'offrir, c'est celui des Beatles, « Yesterday and Today » de 1966, avec au verso « Butcher ». Un putain de disque très rare.
 
—  Je le cherchais. Je cherchais cet exemplaire depuis cinq ans au moins.

Je regarde mon coéquipier, ses beaux yeux bleus qui me font craquer, mon sexe se durcit et oh oui, je sais comment le remercier.

—  Merci, Lando, ça me fait énormément plaisir !
 
Ouais, il n'imagine pas comment. Ce disque fait partie d'une longue liste que mon parrain m'a laissée à son décès, je m'étais promis de tous les racheter et de compléter sa collection. Lando vient de m'en offrir un, et ça me touche.

Je me lève, pose le vinyle à côté de ma tasse de café et tends la main vers Lando pour qu'il fasse pareil.
 
—  Ta chambre est aussi en bordel ? je demande.
 
Lando me lance un regard intrigué.
 
—  T'as une soudaine envie de déballer mes cartons ?
 
Je souris. Oh non ! Pas ses cartons. Si je dois déballer quelque chose en plus de son cadeau, ce sera lui. J'en peux plus, quinze jours, je vais finir dingue.
 
—  Non, pas tes cartons, mais toi, maintenant. Alors, dépêche-toi.
 
Je lance un regard rempli de défi à Lando, il n'osera pas me dire non. De toute façon, je ne lui laisse pas le choix. Il se lève et passe ses bras autour de mes hanches, ma queue vient se frotter à la sienne. Je sens le souffle de Lando dans mon cou.
 
—  Mon cadeau t'a fait de l'effet, on dirait.
 
—  Attends de voir celui que je vais te faire.
 
Ma main se presse sur son entrejambe, là où son sexe ne réclame que mon attention. Je vais lui montrer à quel point il m'a manqué.
 
 
***
 
 
~Deux semaines plus tard~
 
 
Je somnole sur mon canapé. Je suis rentré il y a deux heures d'Allemagne, je suis crevé. Avec Lando, j'en avais oublié ma convocation en équipe nationale pour jouer le match de poule de qualification à l'Euro. On a gagné, c'était sympa, mais c'est différent que dans mon club. Jouer en national est un honneur, mais ça ne me plaît pas autant que de jouer chez moi avec mes coéquipiers et mon... petit-ami ? Ouais, j'ai encore du mal à me faire que Lando et moi sommes ensemble. C'est tellement irréel, mais ça me plaît. Je suis bien avec lui, vraiment très bien. On passe tout notre temps libre ensemble, chez lui, ou chez moi. Le seul bémol à mes yeux, c'est de ne pas pouvoir être comme je suis à ses côtés dans la rue.

The Hidden Face [Carlando]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant