Chapitre 17

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~Carlos~

 
—  C'est ton anniversaire ! Et tu comptais me le dire quand ?
 
Je tire les draps du lit et remets en place les oreillers. Lando est déjà allongé, il attend que je fasse pareil. J'en reviens pas qu'il ne m'ait pas parlé de ça. C'est important ! Surtout qu'il va falloir que je cherche à nouveau une idée de cadeau. Quelle idée de pointer le bout de son nez en tout début d'année !
 
—  Je comptais te le dire.
 
—  Ouais, le jour même ! C'est comme pour Noël !

Je le regarde longuement, Lando se met à sourire.

  Ah, mais en fait, tu comptais me faire culpabiliser comme lorsque tu m'as offert mon vinyle ?
 
—  J'ai adoré te voir culpabiliser.
 
On se demande pourquoi il a adoré. Je dois avouer que moi aussi, ça ne m'avait pas déplu.
 
—  Alors ton anniversaire ?
 
—  Tu ne lâches pas l'affaire.
 
—  Jamais.
 
Je grimpe sur le matelas et me glisse aux côtés de mon amant. Je croise les bras sur ma poitrine et l'observe attentivement. Lando sourit, je tente de garder mon sérieux, mais c'est dur.
 
—  J'attends, tu devais m'en parler, je t'écoute.
 
—  Ma mère organise une fête. Je comptais t'en parler, mais avec les événements de ce soir...
 
Ouais, je vois. Je comprends qu'avec la péripétie boîte de nuit, ça lui ait échappé. Je m'en veux de l'avoir mis dans cette situation, j'aurais dû le suivre et ne pas aller à la boîte. Mais c'était plus fort que moi, ma réputation, celle du tombeur a pris le dessus. Depuis Lando, je ne sors plus en boite, je ne drague plus de femmes, même si c'est pour faire semblant. C'est dur de faire ce que je fais à Lando à une autre. Ne serait-ce qu'embrasser, je ne pourrai pas. Et je n'ai pas pu.

Il y a avait beaucoup de femmes ce soir, à croire que Seb avait posté une annonce sur son Facebook. Comme d'habitude, elles se sont toutes agglutinées autour de moi, à frotter leur corps beaucoup trop féminins à mon goût. Si d'habitude, j'arrive à faire abstraction et à toucher leurs courbes, l'envie n'était pas présente ce soir et je ne le regrette pas.

Je n'aurais jamais réussi à revenir auprès de Lando si j'avais touché une de ses femmes, j'aurais été dégueulasse. De plus, entre nous, c'est tout ou rien. Je veux tout depuis le début. On va juste s'adapter, on va trouver ensemble le moyen de ne pas faire naître les soupçons.
 
—  Bref, elle t'invite. Elle ne sait pas que c'est toi en particulier, elle veut la surprise.
 
Je souris. Question surprise, elle va être ravie.

—  Une journée avec ta famille, donc ?
 
—  Voilà.
 
Je réfléchis quelques instants. C'est vraiment officiel comme rencontre, j'admets que l'idée de rencontrer sa famille, son père qui est fan de foot et qui me connaît, me fait un peu flipper. Ça me met vraiment mal à l'aise. « Qu'est-ce que fabrique mon frère ? », « Comment c'est, deux mecs ensemble ? », « Qu'est-ce qu'ils font ? ». Ça met vraiment mal à l'aise.

Mais il y a une différence, les parents de Lando savent pour leur fils, ils seront surpris pour moi, ça, c'est sûr, mais ils ne me jugeront pas – enfin, je l'espère. Et l'idée d'entrer dans une nouvelle phase de notre relation me plaît, ça m'en donne même une.
 
—  Tu as le droit de dire non, je ne t'oblige à rien.
 
Lando me regarde longuement, il en a envie, et au final moi aussi. Je me rapproche de mon coéquipier, mes jambes viennent se mêler aux siennes. J'embrasse son cou, il frissonne.
 
—  Tu peux appeler ta mère pour lui dire que je viens.
 
—  Tu es sûr ?

—  Oui, ça te fait plaisir que je vienne ? Parce que si ça te met mal à l'aise que je fasse ça...

Je me redresse pour atteindre ses lèvres.

The Hidden Face [Carlando]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant