Chapitre 25

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~Carlos~
 
 
Tu es mon « tout », je t'aime, Carlos.

Je ferme les yeux en entendant résonner les mots de mon amant. Bon sang... Mon cœur se serre, pourquoi il me l'a dit ? Pourquoi maintenant !

Une forte douleur prend part au fond de moi, je dévisage Lando, le regard rempli de douleurs.
 
—  Putain, ne dis pas ça...
 
—  Pourquoi ?

Il s'approche à nouveau de moi, je sens la chaleur de la proximité de son corps.

Pourquoi t'as peur qu'en entendant la vérité, partir te soit trop dur ? Carlos, regarde-moi.

Je secoue la tête, il faut que je parte.

Je t'aime, merde. Ça, ça ne compte pas à tes yeux ?
 
Bien sûr que si ça compte ! Il m'aime autant que je l'aime, mais j'aurais préféré l'ignorer parce que ça complique les choses, mon départ, et la fin de notre histoire vont lui faire beaucoup de mal.
 
—  Si...

Je recule, la colère me gagne à nouveau.

—  Mais merde, Lando, je ne suis pas toi ! Je ne peux pas sortir du placard, j'ai TOUT à perdre !
 
—  Ah oui, le foot, tes espèces de cons de coéquipiers ! Mais moi, tu ne m'aurais pas perdu ! soupire-t-il. Mais visiblement ce n'est pas suffisant... je ne veux pas que tu partes.
 
—  Je ne suis pas toi, je ne peux pas. Je...
 
Lando détourne le regard, il serre les poings, visiblement en colère, il ne comprend pas. J'ai l'impression de parler à un mur et ça m'énerve. Ça me rend fou de rage de savoir qu'on aurait pu ne jamais se retrouver dans cette situation.
 
—  Je t'en veux tellement, merde ! On aurait pu construire quelque chose toi et moi ! Ensemble ! Mais t'as tout gâché en gardant le silence ! On aurait pu... je ne sais pas, je ne sais pas ce qu'on aurait pu faire ! Mais on aurait prévu, on aurait...

Ma voix tremble.

—  C'était inévitable toi et moi. On n'aurait pas pu passer à côté de nos sentiments et ça malgré nos carrières, j'étais prêt à faire n'importe quoi pour être avec toi, pour trouver une solution pour être heureux tous les deux même en vivant... caché.
 
Le rire niais de Lando me glace le sang.

—  Justement, Carlos. Vivre caché, je ne l'aurais supporté qu'un temps.
 
—  Je n'ai que ça à t'offrir... je n'avais que ça, Lando. Merde.

Je lâche mon sac.

Je n'ai pas envie que ça se termine comme ça, mais je ne peux pas prendre le risque que tout le monde découvre qui je suis. Regarde ce que ça m'oblige à faire ! Je te quitte et je vais aller baiser des femmes alors que je n'en ai pas envie. Tout ça pour confirmer aux autres que je suis le putain d'hétéro qu'ils connaissent.

Je me tais quelques instants.

On aurait pu éviter tout ça. Si tu m'avais parlé, on aurait envisagé les choses différemment, tu ne serais pas allé à Milan et ils auraient peut-être oublié de parler de toi aux mecs, mais... on ne peut pas refaire le passé et...
 
Je passe nerveusement mes mains dans mes cheveux. Regarder Lando me brise le cœur, mais je n'ai pas le choix.
 
—  Je ne peux pas me changer, je n'arrive pas à faire comme toi, mon image...
 
—  Je sais ! J'ai compris ton image avant TOUT ! Finalement, tu l'as ton tout, Carlos. Tu l'as en étant seul.
 
Le silence gagne la pièce, nos deux regards l'un dans l'autre et cette douleur qui prend part dans chacun de nos deux êtres. Je l'aime, je me déteste de faire ça, mais c'est plus fort que moi. Je ne peux pas. Je ne suis pas prêt, c'est trop tôt, trop soudain, je l'aime, mais je ne peux pas.
 
—  Tu n'imagines pas la peine que ça me fait de te quitter. Je...
 
Mon amant me coupe la parole.
 
—  Non, moi, tout ce que je vois, c'est un mec qui a honte de ce qu'il est et qui flippe de s'assumer. Tu portes vraiment trop d'importance au regard que pourraient avoir les autres sur toi ! Mon père avait raison, on n'a rien à faire ensemble.
 
—  J'ai honte ? C'est ce que tu crois ? Tu crois que je n'ai pas envie d'être comme tout le monde ! J'aurais aimé vivre ce qu'on a vécu devant les yeux de nos proches ! J'aurais aimé pouvoir t'embrasser en public sans craindre d'être photographié ! J'aurais aimé tellement de choses que je n'ai jamais voulues avec personne mise à part toi ! Tu le comprends, ça ! Seulement, on ne peut pas ! Pas dans le monde dans lequel nous vivons !
 
—  Un monde que tu approuves, Carlos !

The Hidden Face [Carlando]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant