~Lando~
Pourquoi ?Pourquoi, il est là, l'air inquiet comme si je comptais de nouveau pour lui. Pourquoi il fait ça ?
Nom de dieu, la soirée a été assez dure comme ça sans qu'il vienne en rajouter une couche. Je me cale contre l'oreiller, je n'ai plus mal, enfin plus physiquement, les médicaments font leur effet. Et pour ce qui est de Carlos, j'en viens à croire que jamais je n'en guérirai, surtout s'il fait ça.
— J'avais besoin de savoir comment tu allais, dit-il
Je comprends, j'avais le même besoin quand il s'est blessé, ne pas savoir et imaginer m'a rendu dingue avant que je ne voie de mes propres yeux.Je ne suis pas beau à voir, mon torse est marqué par des bleus, mon visage a morflé aussi, mon œil et ma lèvre, mais ça va. Enfin, ç'aurait pu être pire, j'ai cru qu'ils ne s'arrêteraient jamais mais je suis entier c'est l'essentiel, aucune blessure grave.
Carlos se lève et me tourne le dos pour regarder par la fenêtre, il a l'air inquiet et autre chose que je ne comprends pas.
— Ça va aller.
— Qu'est-ce qui s'est passé ?
J'inspire et ferme les yeux, j'aimerais avoir les images de Carlos et de sa bouche sur la mienne. Ce que ça m'avait manqué de l'avoir comme ça, de le toucher et le sentir contre moi. Mais ce sont ces connards qui me hantent. Leurs coups, leurs paroles, le goût du sang dans ma bouche et la douleur, effroyable qui me coupait la respiration.
— Lando ?
J'ouvre les yeux en sentant la main de Carlos sur mon épaule. Ses doigts s'éloignent de moi, j'ai envie de le retenir, mais ça ne sert à rien.— Des mecs, des supporters homophobes... Je... Je n'ai pas envie d'en parler, Carlos.
Je n'ai pas envie pour l'instant de me remémorer ce moment. J'ai déjà donné avec les flics et leurs foutues questions. J'ai juste envie d'oublier.
— Okay, me dit Carlos en s'asseyant à nouveau sur le lit.
— Ce n'est pas ta faute. Si c'est ce que tu penses, oublie ça, tout de suite.
Je vois qu'il culpabilise alors qu'il n'y est pour rien. Mes décisions, je les ai prises seul et ce qui s'est passé ce soir, il n'en est pas responsable. C'est arrivé, c'est tout, comme ça arrive à beaucoup de mecs comme moi.
— Carlos, je sais qu'on se reproche beaucoup de choses toi et moi, mais ça, c'est uniquement la faute de ces connards.
Je vois ses poings se serrer. Il est en colère, comme je le suis de vivre dans un monde d'intolérance, mais c'est comme ça. On ne change pas les mentalités des gens et s'en vouloir n'arrangera rien.
— Je suis désolé, dit-il, ses yeux plongés dans les miens.
Je sais qu'il ne parle pas de ce soir, mais de tout ce qu'il y a entre nous et qui est devenu au fil du temps une montagne de colère et de culpabilité.
— De quoi ? D'être toi ? Je le savais, Carlos, je savais que tu ne changerais pas et j'ai juste était trop stupide avec Milan.
J'ai été lâche et je paie le prix de mes erreurs. Si seulement je pouvais revenir en arrière.
— Je n'ai pas eu le courage de te le dire parce que je savais parfaitement que tu allais réagir comme ça. Mais je me suis trompé, j'aurais dû avoir confiance en toi et maintenant, je regrette.
Carlos me sourit en passant une main dans ses cheveux, j'ai envie de le toucher, mais je préfère serrer les poings. Il me fait l'impression d'être une flamme : si je la touche, elle me consumera jusqu'à l'âme et je n'en ai plus la force.
— C'est toi, le courageux. Toi, qui a arrêté de te cacher.
— Non, je soupire et ferme les yeux en sentant la douleur alors que je me redresse. Je t'avais déjà perdu, où est le courage quand il n'y a plus rien à perdre ?
Carlos se lève et enfonce les mains dans ses poches, il a l'air décidé. Pour quoi ? Je n'en sais rien, mais quelque chose a changé en lui.
— Regarde où tu es. Ta vie, à carrière voilà ce que tu as à perdre.
— Non, ce n'est pas... Carlos, le jour où toi, tu feras ton coming-out, on pourra dire que tu es le mec le plus courageux que je connaisse. En attendant, ne crois pas que j'avais peur en le faisant. J'en avais juste marre, c'est tout. Comme j'en ai marre qu'on n'arrive pas à se parler sans se faire une tonne de reproches. Carlos, je sais que j'ai merdé et j'en suis désolé, mais on ne pourrait pas juste arrêter de s'en vouloir.
C'est tellement plus simple de chercher un coupable et de s'en prendre à lui que de se remettre en question, qu'on a oublié de se parler. Entre nous, c'est foutu, je suis lucide même si je l'aime. Il ne s'assumera jamais et je ne lui reproche plus, mais je sais à présent qu'on arrivera jamais à être ensemble sans souffrir.
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The Hidden Face [Carlando]
FanfictionCarlos Sainz est un joueur de football très célèbre en Angleterre. Il est aimé, adulé. C'est une star dans son club. Au sommet de sa carrière et dans un milieu où l'image compte plus que son talent, il cache son homosexualité aux yeux de tous. S'il...