The Hidden Face [Carlando]

Chapitre 5

~Carlos~
 
 
Le stade, l'endroit de prédilection pour n'importe quel joueur de foot. J'adore cet endroit, j'adore notre stade et l'ambiance qui y règne.

Je suis assis sur le banc de touche, une bouteille à la main, je tente de rentrer dans le match. On est arrivés, il y a deux heures, accueillis par une immense foule de supporters. Le Coach nous a ensuite expliqué le déroulement de ce soir, il nous a donné la composition de l'équipe, composition réalisée avec mon aide.

On joue contre les Black Cats¹, ils sont dixièmes du classement, nous sommes deuxièmes. On est à deux points d'être ex-aequo avec les premiers, et à trois points de prendre la tête du classement.

On a toutes nos chances et j'y crois.

Dimanche est arrivé à grands pas. Trop peu de temps pour nous, pour moi, pour apprendre à connaître comme j'aurais voulu le nouveau Lando, mais on fait avec le temps à notre disposition.

Il n'a pas été seul en quatre jours, que ce soit Fernando, moi, Sebastian, Max, voire même Daniel, on l'a pris sous notre « aile ». Ce n'est jamais facile pour un nouvel arrivant d'entrer dans une équipe. Une équipe, c'est une seconde famille, chacun doit se faire une place, et Lando a l'air plutôt bien parti.

Ce mec est... bon sang, il est... très beau, viril, brun, bien foutu, grand, sa peau un peu mate avec ses yeux bleus, c'est... ce qui aurait pu me faire totalement craquer, c'est mon genre d'homme. Je le regarde sans arrêt... enfin... il a un sacré droit – ouais, c'est son droit qui m'intéresse et pas le reste. Sa frappe est un putain de boulet de canon. Encore meilleur que Lance, notre ancien buteur.

J'avais quelques aprioris, lors de notre premier entraînement. Je jouais en duo avec Lance depuis plus de trois ans, ce n'est pas facile de changer, de s'adapter à une nouvelle façon de penser, de jouer en si peu de temps. Et franchement, Lando m'a épaté. En une dizaine de minutes, quelques mots et coups d'œil, on a réussi à se mettre en phase et c'est rare.

Lando a l'air d'être un mec droit, avec du caractère, on ne risque pas de s'ennuyer lorsqu'il aura pris ses marques. Ce mec est énergique, un putain de combatif et d'agressif sur le terrain.

Ce soir non plus, on ne va pas s'ennuyer après le match.

Je souris en observant l'équipe s'entraîner, ils font un match, onze contre onze. En tant que Capitaine, et dans notre club, j'ai mon mot à dire sur la sélection. Après tout, je suis le meneur, le « chef » sur le terrain. À moi de donner mon avis auprès du coach.

Si je devais regarder chaque joueur pris pour jouer, ce soir, je reste depuis le début du match, les yeux rivés sur Lando, à le regarder courir avec le ballon, tromper ses adversaires et marquer. Ce mec n'en rate pas un. C'est là que je me dis, heureusement que c'est mon coéquipier et pas mon adversaire.

J'ai fait exprès en faisant les équipes de ne pas mettre Lando avec Daniel et Fernando. Je voulais voir ce qu'il avait dans le ventre face aux meilleurs, et il gère. Il a trouvé le moyen d'éviter d'affronter en direct Daniel, qui se situe au milieu de la défense, il le contourne en faisant un rapide mouvement de ballon. Déjà trois fois qu'il lui met des petits ponts.

Je souris en voyant Lando marquer une troisième fois dans les cages de Fernando. Fernando par contre, rit moins, il se tourne vers moi, le regard noir, celui qui dit clairement « tu le paieras » parce qu'il se prend des buts et qu'il déteste ça, il faut dire que Fernando a le score le plus faible de buts encaissés des gardiens de Premier League². C'est le meilleur. Et quand on est le meilleur, on déteste ne plus l'être.

En plus, ce soir, le stade est chaud, il est presque plein. Les Ultras³ derrière lui, lui gueulent dessus en le traitant de passoire.
 
—  Tu ne t'entraînes pas, Sainz ? lance quelqu'un.
 
Je me retourne et aperçois Brian Marshall, un des joueurs des Black Cats, ceux contre qui on joue ce soir. Je le connais bien ce mec, il est meneur aussi, il joue plutôt bien, mais le meilleur de Premier League, c'est moi. Il le sait, tout le monde le sait. Je ne me la pète pas, c'est simplement la vérité.