Chapitre 13

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~Carlos~

 
Je raccroche à contrecœur. Finalement, ça m'énerve de devoir lui parler rapidement entre deux textos et deux coups de fil en prenant garde qu'aucune oreille ne traîne. À chaque fois, ç'a le goût de trop peu pour moi, c'est frustrant. Et moi ? Je suis désespérant, deux nuits à ses côtés et j'en suis totalement accro. J'avais tellement cru ne jamais pouvoir avoir ce qui est en train de nous arriver que je m'accroche au peu que Lando me donne.

Il n'avait pas l'air bien, sa voix le trahissait, il s'exprimait comme quelqu'un qui venait de s'énerver. J'espère que ça va aller.

Un sourire nait sur mes lèvres lorsque je repense à ce court appel téléphonique. Je lui manque, il me l'a dit, et c'est le meilleur des cadeaux de Noël que je puisse avoir. Je suis heureux comme un gamin, c'est dix fois rien, seulement trois mots, mais ils me vont droit au cœur puisque je sais qu'ils sont sincères.

Je me suis réveillé vingt minutes auparavant, et mes pensées se sont directement tournées vers mon coéquipier qui n'était pas dans mon lit. Je n'ai pas l'habitude de me réveiller avec quelqu'un à mes côtés. Lando ne devrait pas me manquer comme il me manque, aucun de mes anciens amants n'avait le droit de rester dormir, mais je n'en sais rien, ça me parait naturel d'être avec lui, et nécessaire.

J'ai hâte qu'il rentre pour qu'on puisse se voir, et discuter face à face. Je pense que nous avons pas mal de trucs à nous raconter. À commencer par nos passés respectifs, il doit se demander comment « Carlos Sainz » le mâle de ses dames est, en réalité, gay.

Et comment j'ai réussi durant douze ans à faire croire que j'étais un tombeur, sans que personne ne se doute de mon homosexualité.

Moi aussi, j'ai des questions, et des tas, mais savoir que je lui plais me satisfait déjà pas mal. Ça me démange de prendre un avion et de partir finir les vacances en Écosse. C'est bien ma bonne éducation qui me retient.

Je serre les dents en sentant ma queue frotter contre les draps, j'ai une érection en béton et ma petite conversation avec lui n'a pas dû arranger les choses. Sans réfléchir, ma main glisse le long de mon torse. Je ferme les yeux et me refais le film de ma dernière nuit avec Lando.

Sa chambre à son image, très caractérielle —  à vrai dire, je n'ai pas refait la déco, je me suis contenté de regarder où se situait son lit. Et son corps ! Mon dieu, il est si bien foutu qu'on ne peut que bander !

Mes doigts saisissent ma queue, comme aux souvenirs de ses coups de reins, je commence à me caresser. Mon poignet remue de bas en haut. D'abord lentement, puis de plus en plus vite. Ma respiration devient plus rapide que d'ordinaire, je repense à ce moment-là, à Lando en moi, me baisant avec force. Chaque sensation me revient, chaque caresse. Mon pouce passe sur mon gland humide et sensible. Ce n'est pas la même chose lorsque c'est Lando, mais c'est largement suffisant pour ce matin.

Je jouis dans ma main quelques instants plus tard, à peine soulagé. Mes doigts continuent de bouger sur moi, prolongeant un peu plus mon plaisir.
 
—  CARLOS !
 
Je retire ma main de ma queue, l'essuie en attrapant mon T-shirt sur la table de nuit et me redresse d'un bond, au moment où mon petit frère, Oscar entre sans frapper dans ma chambre. Il porte un maillot de Manchester comme pyjama avec un de mes shorts, décidément, même lui s'y met !
 
—  Salut, Oscar.
 
Oscar me foudroie du regard et grimpe sur mon lit, je suis tendu, j'espère qu'il ne va pas faire comme d'habitude et se glisser sous les couvertures. Je ne pense pas qu'il soit ravi de voir son grand frère à poil, surtout depuis qu'il est devenu un pré-ado.
 
—  Hey ! Il neige !
 
Je hoche la tête, ravi de l'apprendre. Il neige presque tous les ans ici pour Noël. Je dévisage mon petit frère, il a la même tête que moi, avec seize ans de moins cependant ses cheveux sont blonds et coupés courts.

The Hidden Face [Carlando]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant