Chapitre 20 ~ Partie 2

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~Carlos~
 
 
Je joue avec mon téléphone plus qu'autre chose. J'écoute à peine les gars me parler. La musique me casse les oreilles. Je pense au mec que j'ai laissé dans ma chambre d'hôtel et qui n'a pas l'air d'être au top de sa forme. Bon sang, mais qu'est-ce qu'il a ? Pourquoi revenir dans son club le stresse autant ?

Il est distant depuis quelques jours, je pensais au départ que c'était le fait de rentrer dans le pays qui l'a accueilli pendant des années, mais une fois le cul posé dans l'avion, Lando s'est tout simplement déconnecté. Comme s'il priait fort pour que ces trois jours ici passent sans qu'il s'en rende compte.

J'hésite à envoyer un SMS à mon amant pour savoir ce qu'il a. S'il ne veut pas me le dire en face, peut-être que par SMS, il s'ouvrira plus...
 
—  Oh mes chéries !
 
Je range mon téléphone et lève les yeux vers Fernando qui accueille deux putes sur ses genoux, elles se trémoussent et se dandinent sur lui.

On termine cette soirée dans un bar à strip. Milan est moins sympa que je ne l'aurais cru. J'aurais aimé sortir seul, avec Lando, pour découvrir le lieu où il a vécu durant plusieurs années, avec ses yeux. Pas en compagnie de mon équipe qui se moque de la ville elle-même, mais s'intéresse plus aux endroits branchés pour faire la fête. Dire que j'étais comme eux avant...

J'ai été surpris que le coach nous autorise à sortir, ça ne lui ressemble pas, mais je n'ai pas cherché à comprendre.

Je grogne en voyant sept autres femmes arriver. Quelle idée à la con d'être allé dans un espace « privé », j'aurais dû voir venir l'embrouille.
 
—  Carlos, ce soir, fais-toi plaisir ! Elles sont chaudes comme la braise, les italiennes !
 
Seb, assis à ma droite sur la banquette en cuir termine sa bière, la pose pour accueillir un joli spécimen aux cheveux blonds, à première vue, la gentille demoiselle qui s'assoie sur ses genoux doit faire un bonnet D en silicone.

Daniel, Max, Sergio et les autres ont toutes les mains occupées avec des nanas à moitié à poil sur leurs genoux et sont partis pour baiser.

Et moi ? Je suis dans la merde parce que je n'ai pas envie.

Une jolie rousse s'arrête devant moi, elle me dit « bonjour » en retirant son soutif qu'elle me jette dessus. Quelques mois auparavant, j'aurais joué le jeu, j'aurais souri, mis ma main sur sa cuisse et l'aurais baisé sans broncher. Devant mes potes même, en levrette sur le canapé, les yeux fermés pour imaginer le corps d'un homme et pas autre chose.

Dieu merci, avant Lando, j'arrivais à bander si elle me touchait, maintenant... je ne suis plus sûr de le pouvoir, même en faisant mine d'être trop bourré.

Sans me demander mon avis, la jeune femme s'assoit sur mes cuisses, sa poitrine refaite sous mes yeux. Elle sent le parfum premier prix, ça me dégoûte. Lentement, elle commence à remuer, se trémoussant contre moi.
 
—  Carlos, c'est pas le pied ?
 
J'entends en éco la voix de Seb. Non ce n'est pas le pied. C'est... Je sens la main de la femme glisser le long de mon torse près de ma ceinture, vers ma queue qui reste inerte à ce contact intime que m'offre la strip-teaseuse.
 
—  Qu'est-ce que tu veux ?
 
Son accent ressort même dans une langue qui n'est pas celle de son origine. Ce que je veux ? Partir.

Je la repousse violemment contre la banquette lorsque sa main atterrit sur mon entrejambe. Elle pousse un petit cri de surprise, ce qui étonne tout le monde, les gars arrêtent leurs affaires et m'observe debout. Je les foudroie du regard, leur reprochant silencieusement de m'avoir emmené ici.

Sans un mot, je sors de la boite, le souffle court, je sens mes veines battre dans mes tempes, je suis hors de moi.

Fou de rage d'être dans mon cas, de vouloir un homme alors que je suis « censé aimer les femmes ».

The Hidden Face [Carlando]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant