Chapitre 19

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~Carlos~

 
—  C'est l'heure des cadeaux !
 
Je regarde la mère de Lando qui entre dans le salon avec plusieurs paquets qu'elle dépose devant son fils. Gina et ses neveux font pareil et la table du salon se retrouve rapidement envahie. Je me redresse du canapé, et pose à mon tour une enveloppe que je sors de la poche de mon jean.

La journée se termine en beauté. J'ai découvert un vrai chef en la mère de Lando. Cette femme a fait le meilleur rôti de bœuf que je n'aie jamais mangé. Même celui de ma propre mère est moins bon, et le gâteau qu'elle a fait pour son fils, avec je cite « C'est son préféré depuis qu'il a quatre ans », on a donc mangé le gâteau préféré de mon amant depuis vingt-quatre ans. C'est un vieux aujourd'hui  – mais davantage plus jeune que moi –  il fête le début de sa vingt-neuvième année, et je suis vraiment heureux d'être à ses côtés.

Sa famille n'a pas soulevé, même si sa mère, lorsque je l'ai aidé à débarrasser m'a quand même dit : « Je ne m'attendais pas à voir l'idole de mon mari aux bras de mon fils. » J'ai souri, mais ça ne m'a pas fait plaisir comme je l'aurais voulu.

Tout le monde est à l'aise avec l'orientation sexuelle de Lando, ça ne pose visiblement pas de soucis, et je ne suis pas habitué à ne pas entendre de blagues homophobes lors d'un repas. Ce sont des gens bien, qui ont mis au monde un homme formidable.

Je me rassois contre le dossier du canapé, et passe un bras sur le dossier, là où Lando était appuyé avant de se redresser pour attraper un paquet.

On a évité d'avoir trop de contact, pour ses neveux, ce que je comprends parfaitement. Son père regarde la scène qui se déroule dans son salon, il est assis dans un vieux fauteuil près de la cheminée, il est un peu en retrait par rapport aux autres. Le reste de la famille est réparti autour de la table, sur des chaises ou les canapés. Ce salon fait très familial.
 
— Tu commences avec le mien ! lance Gina lorsque Lando commence à déchirer celui qu'il a dans les mains.
 
—  Dans le genre pas chieuse...
 
—  Lando !
 
Sa mère lui adresse un regard noir, on dirait la mienne, elle aussi déteste qu'on dise des grossièretés sous son toit.

Mon amant pose le paquet qu'il a commencé à ouvrir, et attrape celui de sa cousine, qui a emballé son bien dans un papier rose, ce qui fait rire son neveu.
 
—  Rose ! remarque Lando.
 
—  La couleur qui ressort le mieux avec tes yeux.
 
Lando lève les yeux au ciel tout en déballant son cadeau, il exprime sa joie d'une voix trop aiguë, ce qui fait rire tout le monde.
 
—  Super, un livre !
 
—  Attention, rajoute Gina, ce n'est pas n'importe quel livre. Regarde la couverture.
 
Lando retourne le livre, et sourit en voyant le titre.
 
—  Comment apaiser ses nerfs lorsqu'on est un colérique ? 100 méthodes de relaxation.

Ses yeux passent de Gina à moi.

  Je dois y voir un signe ?
 
Je lève les mains en signe de défense, je n'ai rien dit, sa télé parle pour lui.
 
—  Merci quand même.
 
—  De rien quand même, mon cousin.
 
—  Ces deux-là, c'est de ton père et moi.
 
La mère de Lando lui tend deux autres paquets, mon amant adresse un regard en coin à son père qui bouge à peine.
 
—  Joyeux anniversaire, fils.
 
—  Merci.
 
Lando ouvre ses deux nouveaux cadeaux et découvre une montre signée Rolex, ainsi qu'un épais album photo.
 
—  Je l'ai fait exprès pour toi, je pensais te l'envoyer à Milan, mais puisque tu es rentré. Tu pourras le compléter, comme ça...

Cisca me dévisage, les yeux pétillants sous l'émotion.

—  Tu auras certainement de beaux moments à mettre en souvenir dedans.
 
Lando feuillette l'album, fait des mains de sa maman, les pages que j'aperçois montrent un enfant en tenue de foot. Mon amant est aussi beau maintenant, que lorsqu'il était à peine plus âgé que son neveu.
 
—  Et ton père, reprend sa mère, t'a offert sa Rolex vu qu'il sait que tu commences à les collectionner.
 
Mon coéquipier reste sans voix, il inspire et préfère se reporter sur un autre paquet. Je sais que mon amant aime son paternel, même s'il doit lui mener la vie dure. J'espère seulement que son père l'aime autant que lui.
 
—  Tu m'as offert un tour en hélico, cette fois-ci ?
 
La voix de mon coéquipier me fait sortir de mes pensées. Je lui souris, s'il doit faire un tour en hélico, c'est avec moi, et certainement pas sur un appareil.
 
—  Ouvre et tu verras.
 
Lando déchire le haut de l'enveloppe.
 
—  Pourquoi ? demande son frère. Il t'a offert un tour en bateau pour noël ?
 
—  Non, une course en voiture sur un circuit, c'était top. D'où ma nouvelle voiture, c'est de sa faute si je pollue la couche d'ozone.
 
Il arrive enfin à sortir le contenu de l'enveloppe, un rire franc et masculin résonne dans la pièce lorsqu'il montre la photo à sa famille.
 
—  Tu m'as offert une nouvelle télé ?
 
Je souris à mon tour en voyant la photo que j'ai faite hier soir. Mon amant est venu dormir à la maison, j'ai attendu qu'il s'endorme pour aller chez lui, installer la télé et le gros nœud dessus.
 
—  Tu n'as plus de télévision ? demande sa belle-sœur.
 
—  Elle a eu un accident ! répond Gina en mimant des guillemets avec ses doigts.
 
Lando lui jette une boule de papier dessus et se penche vers moi pour déposer un baiser sur ma joue.

The Hidden Face [Carlando]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant