Chapitre 9

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~Carlos~

  
Quelle nuit de merde, putain !

Je n'ai presque pas fermé l'œil, je suis resté crispé dans mon lit, totalement à poil parce que je ne supportais même pas un caleçon, tellement j'étais à cran. Savoir qu'il était si près, et ne rien pouvoir faire, c'était... le cauchemar !

Lando a dû se demander ce que je foutais à prendre des douches toutes les heures. La réponse est simple, je bandais comme un mec qui aurait confondu du viagra avec des bonbons, et que la simple caresse du drap sur mon érection était un supplice.

C'était soit la main droite soit, je sautais sur mon coéquipier sans réfléchir aux conséquences. De plus, j'ai bien vu que Lando n'était pas libre, il agit comme un mec qui est en manque de sa nana, il ne lâche pas son téléphone et il est stressé. Elle a de la chance, cette femme !

Allez, ta gueule, Carlos !
 
—  Eh ben, Sainz, la nuit a été courte à ce que je vois !
 
Je lève les yeux vers la personne qui me sort de mes pensées en passant la main dans ma crête, mes cheveux commencent à être un peu longs.
 
—  Ouais, la nuit fut courte.

Gary, l'un des bras droits de C se met à rire. Je l'aime bien ce mec, il est cool.
 
—  T'es pas sorti, j'espère ?
 
Non, mais j'aurais dû. J'aurais dû baiser la nuit d'avant et être si fatigué que le simple fait de poser ma tête sur l'oreiller m'aurait endormi.
 
—  Non.
 
—  Pourtant, t'as la tête d'un mec qui s'est envoyé en l'air toute la nuit.
 
Je pique un fard, ce qui amuse Seb et Fernando. C'est bien ça le problème, je n'ai baisé avec personne et surtout pas avec mon partenaire. Je jette un rapide coup d'œil à Lando, il est à l'autre bout du vestiaire, place des maillots l'oblige, et c'est mieux ainsi.

Gary pose sa main sur mon épaule.
 
—  Allez, Champion, on ne dira rien, au coach. Sois juste en forme sur le terrain.
 
Je hoche la tête, absolument pas convaincu. Putain, comment je vais faire tout à l'heure, je suis HS, mon corps me fait mal, l'entraînement de ce matin m'a littéralement achevé, c'est grâce à ça d'ailleurs que j'ai réussi à calmer la chose dans mon pantalon.

Je regarde les autres, ils sont pratiquement tous habillés, il n'y a que moi qui suis encore en short. Je n'ai toujours pas mis mes protège-tibias ni mes crampons. J'ai juste envie de remonter me coucher, je n'ai pas envie de jouer ce soir, jouer pour faire gagner une équipe qui vivra un vrai cauchemar si on devient champions de mi-saison. Et si on ne le fait pas ? C sera viré, et ça, je refuse.
 
—  Carlos va s'endormir, lance Sergio.
 
—  Tant mieux, on arrêtera de croire que le « champion » est un gars parfait.
 
Je foudroie du regard Esteban, il a toujours le mot pour rire ce plouc, et je ne suis pas d'humeur à le supporter.

Je me lève pour aller lui dire ses quatre vérités, lorsque le coach entre. Il me dévisage, et dévisage les autres. Le vestiaire devient calme, je n'avais même pas remarqué que c'était le foutoir.
 
—  Champion...
 
Allez, je suis parti pour un deuxième savon.
 
—  Coach, je lance sur le même temps.
 
C fixe les joueurs. Tout le monde s'assoit, et je fais pareil. Chacun de nous attend attentivement ce qu'il s'apprête à nous dire, et moi... moi, je me désespère à mater mon partenaire du coin de l'œil.

Lando est à six places de moi, il est en tenue de match, le maillot bleu à damier noir lui va parfaitement, la couleur fait ressortir sa peau et... stop !
 
—  Les gars, ce soir, je n'ai qu'un mot à vous dire...
 
Je fronce les sourcils, j'espère qu'il ne va pas balancer la bombe qu'il m'a sortie hier, parce que pour plomber notre moral et nous faire perdre, ce serait la meilleure chose à faire. C me regarde droit dans les yeux, je secoue la tête, ce n'est pas le bon moment de leur dire, s'il pense à ce que je pense.
 
—  Faites de votre mieux, termine le coach. Habillez-vous vite, le match commence dans un quart d'heure.
 
Sans rajouter un mot, il sort du vestiaire, un silence de mort règne. Tous les regards se tournent ensuite vers moi, seul Lando ne le fait pas. Il ne me regarde pas depuis cette nuit, et ça m'énerve.
 
—  Qu'est-ce qu'il a, le coach ? demande Max.
 
Je lève les yeux au ciel. Bon sang, je n'ai pas envie d'en parler, maintenant ! Ce que c'est chiant d'être le capitaine parfois.
 
—  J'en sais foutre rien.
 
—  C'est en rapport avec votre coup de gueule hier ?
 
—  Il se passe quelque chose de grave ? renchérit un autre.
 
—  Je... Merde ! Concentrez-vous sur le match ! Y'en a marre des bavardages de fillettes !
 
De nouveau, on entend le bruit des mouches dans le vestiaire, je ne rajoute rien de plus, je me concentre sur un objectif : avoir la mi-saison, et permettre à notre coach de rester.

The Hidden Face [Carlando]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant