- Bon alors, je suis quoi ? Quel grade ?
- Ben j'sais pas moi. Celui que tu veux !
- Caporal ! Euh... non, capitaine. Ça sonne mieux. Capitaine Bokuto, comme Captain America... Ou colonel ? Je pourrais être colonel ? Peut-être lieutenant... En tout cas pas sergent. Ou alors sergent-major. Tiens et major ? C'est au-dessus de capitaine ? C'est quoi le rang juste en dessous de général ?
- Peut-être brigadier ?
- Nah, ça sonne trop merdique.
- Écoute, dit Yukie, tu peux être ce que tu veux du moment que c'est pas général.
- Ouh là, non ! Pas général. Cet honneur revient au glorieux Kenji Futakuchi. Notre vénéré Führer.
- S'il te plaît, Bokuto, ne nous rends pas la tâche plus difficile qu'elle ne l'est déjà.
- Oh, mais non. Je suis sincère. Je ne veux pas du tout être général. Les généraux ne se battent pas. Les généraux ne gagnent pas de médailles. Et personne n'a jamais fait de films sur un général. Tout simplement parce que leur vie est d'un ennui mortel. Donner des ordres toute la journée, rester assis sur un cheval, étudier des cartes. Non, merci. Moi je veux être en première ligne, en train de botter des culs. Je veux vivre la chose, tu vois ? Je veux faire couler le sang ennemi avec ma lance. Bon, allez, disons capitaine ! Qui j'ai sous mes ordres ?
Ils étaient dans Hyde Park, Kenji ayant décidé que c'était l'endroit idéal pour effectuer des manœuvres. De fait, si c'était possible, ils mèneraient bataille contre les crevards ici même. Kenji avait tout planifié. Une deuxième réunion plénière s'était tenue au Parlement, avec cartes et tout le toutim, exactement ce qu'avait dit Bokuto de la vie de général.
- Wellington a battu les armées napoléoniennes parce qu'il savait choisir les sites de ses batailles, avait expliqué Kenji. Bien choisir le lieu, c'est faire un grand pas vers la victoire.
La réunion s'était éternisée. Chaque aspect des plans avait été discuté. Tout le monde était là ; sauf, bien sûr, Ushijima qui s'était contenté de dépêcher un émissaire, Satori, porteur d'une lettre expliquant que si Ushijima n'était pas général, il n'enverrait aucune troupe. Ce qui n'avait pas empêché Satori de rester et de participer aux états généraux. Il voulait savoir ce qui se passait. Exaspérée de le voir ainsi manger à tous les râteliers, Yukie l'avait pris à part pour lui expliquer sa façon de penser. Il avait tenté de se défendre, plaidant que si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait volontiers accepté que Kenji soit général, pas de problème, de même qu'il aurait de bonne grâce apporté l'appui de tous les combattants du palais. Mais ce n'était pas lui qui décidait. Il n'y avait pas de démocratie au palais. Ce que disait Ushijima faisait loi.
- Dans ce cas, pourquoi vous ne faites pas un coup d'État ? avait alors demandé Yukie.
- Ne va pas t'imaginer que je n'y ai jamais pensé, avait répondit Satori avec un sourire espiègle. La tête du dictateur en haut d'une pique. Le truc, vois-tu, c'est que Ushijima a beau être un sombre connard pompeux et prétentieux, il incarne l'ordre et l'unité. Les gens se plaisent au palais, ils se sentent en sécurité. Je serais incapable de diriger le camp comme il le fait.
Eh oui. Satori était un bras droit, un lieutenant. Mais pas un chef. En cela il ressemblait à Bokuto qui, lui non plus, ne voulait pas assumer le rôle de leader.
Et Yukie ? Elle était quoi ?
Juste quelqu'un qui voulait arranger les choses.
Et voilà comment elle se retrouvait à expliquer à chacun la nature de sa mission.- Tu commanderas le flanc droit de la division d'infanterie.
- Le flanc droit ? s'exclama Bokuto, faussement indigné. Et si je préfère le gauche ?
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ENEMY Tome 5 : La fin
FanfictionNishinoya découvre que l'armée de Saint Georges se dirige vers le cœur de Tokyo. Il doit à tout prix convaincre les enfants de s'unir s'ils veulent survivre : la bataille finale s'annonce sanglante. Personne n'en sortira indemne...