Chapitre 12

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« Une grosse erreur ».

Je grimace en tapotant mon cou de fond de teint avec mon pinceau. 

Stupide. Je suis une véritable idiote.

Adrian m'a laissé la marque de sa main sur mon cou, que j'essaie de cacher comme je peux avec du maquillage.

Connard.

Ses mots m'ont blessée plus que je ne veux l'admettre. Il me prend une femme stupide, qui vit dans un monde de bisounours. Non mais, pour qui me prend-il ? Je suis avocate, j'en vois des affaires et je sais très bien que le monde n'est pas tout beau tout rose. Mais de là à être impliquée dans une situation comme celle-ci, je ne suis pas habituée et c'est totalement normal.

Et le fait qu'il ait parlé avec Cléa me met hors de moi. Jamais je n'aurais dû le laisser rester prendre le petit-déjeuner. Et jamais plus je ne le laisserai parler à ma fille. Je dois la protéger. C'est mon devoir. Et il n'est pas bien. Ce n'est pas un homme bien, ni celui qui nous apportera la sécurité.

Alors oui, il a veillé sur nous. Mais les marques sur mon cou et tout ce qui arrive depuis que je suis sur son dossier prouve que cet homme est fourré dans de sales draps. Et je n'ai pas envie de m'y retrouver, moi aussi.

« Vas-y, insulte-moi encore une fois pour voir, j'ai hâte de voir comment je ferai taire ta grande bouche ».

- Tocard.

Je jette mon maquillage dans ma trousse en fusillant mon cou du regard. Mais mes yeux remontent sur mes lèvres et je repense aux siennes. Elles étaient douces.

Il embrasse bien.

Je roule des yeux en sortant de la salle de bains. Alana, reprends-toi. J'enfile mes escarpins et mon manteau avant de me tourner vers Cléa.

- Tu viens mettre tes chaussures chaton s'il te plaît ?

Elle court vers moi pour que je l'aide à mettre ses petites baskets.

        .                .                .

Cléa regarde un livre avec des dessins sans trop comprendre l'histoire tandis que je travaille sur un ordinateur à côté.

On est allé à la bibliothèque. J'aime bien cet endroit car, malgré tout, je m'y sens en sécurité. Il y a du monde, donc personne ne peut s'en prendre à elle. Ou moi.

Je travaille sur le dossier d'Adrian pour le procès quand un homme s'approche de ma table.

- Bonjour, excusez-moi est-ce que je peux m'asseoir ici ?

Je relève les yeux vers un homme qui doit avoir mon âge. Je suis d'abord surprise par l'éclat vert de ses yeux qui ressortent face au teint bronzé de sa peau.

- Bonjour, oui allez-y.

Je lui souris poliment. Il se met à la place en diagonale de la mienne en me souriant.

- Merci.

Je lui réponds d'un hochement de tête avant de me remettre à lire.

Adrian et sa famille sont un véritable mystère, je n'y comprends rien. J'ai sincèrement l'impression qu'il me manque une grosse pièce du puzzle. Et sans cette pièce, il va m'être difficile de faire une bonne plaidoirie. À tout moment l'avocat de l'accusation peut ressortir un dossier qui peut être fatal pour notre affaire.

Entre la prison de Veracruz dans laquelle il a été emprisonné plusieurs mois, l'absence totale de sa mère sur Internet, je me pose beaucoup de questions. Ce n'est pas lui qui me donnera les réponses et ça ne fait qu'accroître ma colère.

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