Chapitre 48

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Point de vue : Adrian

Des coups de feu. Des hurlements. Le silence. Celui-ci est devenu bruyant à mes oreilles après avoir entendu les hurlements de Alana et de Cléa. La petite pleurait pour avoir sa maman. Et j'étais impuissant. Nous venons tout juste d'entrer dans la maison quand la détonation nous a stoppés net. Ma mère jette un regard effrayé tout autour d'elle, quant à Lio', son regard sur moi en dit long. Ils ont pris Alana.

Mais, qui a tiré ? Et surtout, qui était visé ?

Je ne pense pas que Cléa ait été touchée. En revanche, Alana a pu être blessée et se battre au péril de sa vie pour récupérer sa fille malgré la blessure. Cette femme est une force de la nature. C'est une maman. Je glisse un regard sur ma maman, collée à mon dos entre Emilio et moi. Je lui ai donné une arme même si je sais qu'elle déteste la violence. On ne sait jamais ce qui pourrait arriver.

— On doit les retrouver.

Mon meilleur ami hoche la tête et relève son arme. Il a insisté pour être devant ma mère pour pouvoir être le bouclier, mais étant déjà blessé, je lui ai assuré qu'il serait bien utile pour couvrir. Sa plaie ne saigne plus, pourtant il continue de grimacer sous la douleur à chaque mouvement brusque, pensant être discret.

On commence à traverser des couloirs et des pièces vides dans l'obscurité. Les cris venaient de l'étage. Lorsque l'on arpente les pièces vides et obscures depuis plus de dix minutes, je perds patience - oui, celle-ci n'est pas énorme. Mes pas sont moins discrets, mes mouvements sont brusques quand j'ouvre les portes. Mes soupirs sont de plus en plus bruyants. Je constate que mon comportement agace Emilio quand ce dernier m'attrape l'épaule d'une poigne ferme. Malgré sa blessure, il semble conserver toute son énergie, j'en rigolerai si la situation n'était pas aussi dramatique.

On se fusille mutuellement du regard et j'aperçois d'un coin de l'œil ma mère qui nous coule un doux regard.

— Ce n'est pas le moment les garçons...

Mon cœur se réchauffe en entendant les doux mots de ma mère, elle garde son comportement maternel alors même qu'on peut se prendre une balle à tout moment. Lio' soupire longuement.

— Si tu continues à t'agiter comme ça on va se faire repérer plus vite que prévu, commence-t-il d'un ton compatissant. Ce qu'on peut faire, c'est prendre une aile chacun. On couvrira davantage.

J'éclate d'un rire jaune sans aucune joie. Et, comme si toutes les émotions que j'ai refoulées depuis des semaines ressortaient, je ris à m'en faire mal au ventre, sans une once de joie. Les yeux des personnes importantes pour moi me dévisagent avec inquiétude. Une lueur que j'ai trop vu ces derniers temps et qui fait remonter ma colère à la surface. Sans le vouloir, je la sens prendre le contrôle de mon regard, de mes mots, de mes gestes. Je toise mon frère de cœur avec rage, bien que ça ne soit pas dirigé vers lui. Il le sait car ses yeux ne montrent aucune animosité, seulement de la préoccupation.

— T'as vraiment l'impression qu'on peut se séparer là ? T'as déjà oublié ce qui s'est passé dans le bunker on dirait, m'écrié-je sans faire attention à attirer le bruit, à ce stade je n'en ai plus rien à faire qu'on me découvre. Putain, tu t'es fait tirer dessus Lio' !

D'un pas, mon meilleur ami se place à quelques centimètres de moi, une lueur sauvage sur le visage. Ma mère, quant à elle, son beau visage transmet l'effroi qu'on nous repère. Elle guette de tous les côtés le moindre bruit.

— C'est vrai que je peux oublier une balle dans le flanc, coño, gronde-il d'une voix sombre. Tu es à bout de nerfs, je comprends. Tu es inquiet pour ta femme et sa fille, je comprends entièrement. Tu as envie de tuer tout ce qui bouge, je te suis. Mais s'en prendre à nous et péter un plomb en nous mettant tous en danger. Alors-

LAWYEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant