Chapitre 26

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Son appartement est parfaitement rangé, nettoyé. Ça sent bon le propre.

Je m'assois sur le tabouret dans sa cuisine, accoudée à l'îlot central pendant qu'Adrian me prépare un verre d'eau. J'observe son dos se mouvoir en silence. Sa main apparaît devant moi pour déposer le verre d'eau.

- Tiens, ça t'enlèvera la bière que tu as bu.

Je manque de m'étouffer avec mon chewing-gum, que j'avais spécialement pris pour qu'il ne sente pas la bière que j'ai bu avec Dani. Ses yeux sont plissés, et il arbore ce sourire qui me donne envie de l'embrasser comme de le gifler.

Je jette mon chewing-gum à la poubelle puis me rassoie.

- Merci.

- C'était bien avec, Dani ?

Je hausse un sourcil, amusée par cet excès de politesse. Fausse politesse. Mon bas-ventre se noue au souvenir d'hier lorsque j'ai mentionné le nom de mon ami. La réaction d'Adrian me réanime encore l'entrejambe.

- Mmh, oui très bien ! Il est vraiment adorable, je l'aime beaucoup. Un amour ce mec.

Mes lèvres se pincent pour réprimer un sourire. Il comprend ce que j'essaie de faire car ses yeux se voilent d'un air de défi.

- Ah oui ?

Je hoche simplement la tête tandis qu'il s'approche de moi, lentement mais dangereusement. Merde. Je sais très bien que ce changement d'atmosphère peut être risqué. Je décide tout de suite de résister et de changer de sujet.

- Bon. Demain on se retrouve au tribunal. La défense est axée sur ton regret, la manipulation autour de toi et un besoin de suivi psychiatrique. De toute manière, tu n'en auras pas besoin. L'idée est d'orienter le jury sur un cas pathologique et non pas criminel ou dangereux.

- Mais c'est faux.

Je soupire et le fusille du regard.

- Je ne veux rien savoir. Je fais ta défense comme je sais le faire. Et basta. Le reste, tu fais ce que tu as à faire.

Adrian hoche brièvement la tête et pendant qu'il s'accoude au plan de travail, son autre main se pose sur le haut de ma cuisse.

- Que comptes-tu faire pour Cléa ?

- Déborah va la garder et... Merde ! J'ai oublié de lui redemander.

Je prends mon téléphone et clique sur le prénom de la nourrice. Elle me répond à la deuxième sonnerie. Adrian garde son regard intense dans le mien, trop proche de moi.

- Bonjour Alana, comment allez-vous ?

- Bonjour Déborah, je vais bien merci et vous ?

- Oui merci !

- Je vous appelle pour demain. Je dois aller au tribunal et j'en aurais pour un moment. Pourriez-vous garder Cléa du matin au soir s'il vous plaît ?

- Je suis vraiment désolée Alana, je ne pourrais pas me déplacer. Mon frère est tombé malade hier et je dois m'occuper de lui. Il est à l'hôpital.

J'écarquille les yeux.

- Oh mon dieu. J'espère qu'il va bien ?

- Oui, il est stable. Mais il est gardé en observation pour quelques jours.

- D'accord. Surtout tenez-moi au courant et n'hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit. Je vais me débrouiller. Prenez soin de vous !

- Merci Alana. Merci beaucoup. Bon courage !

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