Point de vue : Adrian
La voiture se gare à peine devant la maison qu'Alana se met à courir en direction de la porte d'entrée. Un juron m'échappe alors que je me lance à sa suite. Arrivé au porche de la maison, je manque de percuter la belle brune, immobile.
- Putain, Alana j'ai failli te foncer dedans. Pourquoi tu-
J'arrête de chuchoter en regardant la porte d'entrée. Celle-ci est entrouverte. Ce n'est pas le genre d'un habitant de l'Illinois, encore moins à côté de Chicago, de laisser sa porte entrouverte. Deux solutions s'offrent à nous : soit on l'a trouvé avant nous, soit il s'est enfui. Troisième option que j'espère fausse : il est mort.
Je me tourne brièvement vers Alana avec l'index sur mes lèvres, l'intimant à rester silencieuse.
- Reste là.
Elle secoue d'abord la tête, ses beaux yeux bleus inquiets sur moi. Ma main effleure sa joue avant que j'entre discrètement dans la maison. Mon premier constat est que la maison paraît désordonnée et vide. Cela paraît paradoxal mais pas tant que ça. Le désordre vient du fait que les placards soient ouverts, les tiroirs mal refermés, quelques sacs sont éparpillés sur le sol.
Le vide vient du sentiment que tout a été pris. Ce bâtard s'est enfui après avoir croisé Alana et sa fille au centre. Cléa l'a reconnu, il s'est aussitôt douté qu'Alana allait faire le rapprochement. Et, bien entendu je ne contredirai pas ma brune là-dessus, elle a envie de le tuer, et il le sait très bien.
J'ouvre la porte d'entrée après avoir fait le tour de la maison. Alana est toujours là, son pouce grattant l'intérieur de son index comme elle le fait chaque fois que l'angoisse est trop présente. Elle est physiquement là mais je me rends bien compte que son esprit est ailleurs, comme souvent ces derniers temps. Je sais à quel point mon affaire la rend anxieuse, entre le danger, les secrets, mon géniteur et la sécurité de son enfant. Je ressens une immense pointe de culpabilité qui m'oppresse moi-même la poitrine. Pourtant, je connaissais parfaitement les risques avant de me lancer dans ce plan contre William. Mais Alana a chamboulé la chose.
Je me surprends chaque jour à penser sans cesse à elle, à son bien-être, à la voir sourire, à son corps. Je pense à ses mains sur moi, à son goût et à quel point je l'ai trouvé magnifique quand elle se laissait aller autour de moi dans ma salle de sport. Mon esprit n'est que sur elle depuis qu'elle est entrée dans cette salle en prison. C'est un réel problème, je ne connais pas la nature de ces émotions et je n'ai pas envie de les comprendre.
Me rapprocher davantage d'elle serait la mettre encore plus en danger, elle et Cléa. Tout ce que je peux faire c'est aller au bout de mon plan, et m'éloigner d'elles juste après mon procès. Une profonde appréhension et tristesse s'empare de moi dès que je pense à ça. Mais, comme à chaque fois, je les balaie pour ne fixer que mon objectif : détruire mon géniteur. Si mes sentiments doivent être atténués, si je dois passer pour un connard, si je dois me détruire au passage, je le ferai. Mais je ne l'entraîne pas dans ma chute.
- Mon coeur.
Sa tête tourne brusquement vers moi et, à ma grande surprise, elle se jette à mon cou. Je reste un instant interdit face à cet élan d'attention. Ses bras me serrant fort contre elle, son nez niché contre mon cou respirant mon parfum. Je serre mes bras autour de sa taille en embrassant tendrement le haut de son crâne.
Un petit sourire se dessine sur mes lèvres. Elle s'inquiète pour moi. Pourquoi est-ce que ce constat me rend fou de joie ? Ça m'exciterait presque d'ailleurs, le fait qu'elle ait attendu en ayant peur pour ma vie. Elle tient à moi. Putain mon coeur bat trop vite actuellement.

VOUS LISEZ
LAWYER
RomanceAlana est une avocate, jeune mère célibataire d'une petite fille de trois ans. Adrian est un ancien PDG d'une grande entreprise de marketing, issu d'une famille riche et très connue, accusé de braquage à main armée dans une banque de Chicago. Il e...