Point de vue : Adrian
Sa tête en face de moi me donne de sacrés envies de meurtre. L'idée qu'il ait joué de l'innocence d'une enfant me répugne au plus haut point. Heureusement pour lui, il détient trop d'informations qui nous sont nécessaires. Que ce soit pour Cléa, ou pour William. Cette pourriture va tomber plus bas que je ne l'avais prévu après ce qu'il a fait.
- Adrian, ton père te recherche. Il t'en veut pour la banque.
Je lâche un rire mauvais avant de lever les mains.
- Bouh, j'ai peur.
John soupire en levant les yeux au ciel, me donnant envie de lui claquer sa gueule contre la table. Tout sourire disparaît de mon visage.
- Je n'en ai rien à foutre de William, c'était le cas il y a des années, et ça le sera toujours. Et pour la banque, je pense que tu sais aussi bien que moi pourquoi il s'en soucie.
- Tu te mets en danger toi et toutes les personnes qui t'entourent. Alana et sa fille y compris.
Mes poings se serrent et instinctivement, je lui empoigne son col pour le rapprocher de moi. Mes yeux semblent lancer des éclairs et ma mâchoire est si contractée, j'ai peur de me casser les dents.
- Un conseil, ne parle pas d'elles. Je me mets en danger moi. Mais les dommages collatéraux comme Alana et sa fille ne sont que le résultat de cette pourriture. Pas la mienne. Je pense que tu es bien placé pour le savoir en tant qu'homme de main.
Une lueur passe sur son visage alors qu'il se rembrunit, les yeux sévères. Sa réaction m'énerve, il se fait passer pour une victime régie par le pouvoir de William. Ne vous méprenez pas, je me doute bien que c'est le cas. Mais je ne supporte pas qu'il fasse comme s'il était innocent. Putain, je fais tout pour m'en sortir de cette influence de Fuller. Si je le pouvais, je changerai de nom pour prendre celui de ma mère. Mon véritable et unique parent.
- Je ne suis pas... son homme de main. Je suis avocat.
- Tu t'es pourtant occupé à jouer avec Cléa.
- Il a menacé ma femme, Adrian. Avais-je le choix ? Hein ?
Sa voix tremble, montrant sa sincérité et sa détresse. C'est vrai qu'il est marié depuis quelques années avec sa femme dont j'ai oublie le nom. Et l'idée que William l'ait menacé ne m'étonne pas du tout, ce qui m'inquiète encore plus. Il est prêt à tout pour parvenir à ses fins, pour ne pas que je révèle tout ce que je sais. Et encore, je suis sûr de ne pas tout savoir sur ses magouilles.
Malgré ma rancoeur, je ressens de la peine pour John. De la culpabilité. Ce n'est pas moi qui donne les ordres mais il s'agit de mon paternel. Je me sens coupable d'être son fils, sa progéniture, son héritier. Porter son nom me donne la gerbe.
Lorsque je vois ce qu'il représente, j'ai honte de moi.
- Adrian. Il a menacé ma femme.
John répète ses mots non pas pour se dédouaner mais comme pour le faire revenir à la réalité. William n'est pas son ami, il n'est que son supérieur et assoiffé de pouvoir. John est un objet pour lui, un pion qu'il place là où il souhaite, quand il souhaite.
Je pousse un long soupir en calant ma tête contre mes paumes. J'entends les voix d'Alana et d'Emilio, ils étaient partis au bar. Ma brune avait besoin d'alcool et d'oublier la crise d'angoisse qui planait au-dessus d'elle telle l'épée de Damoclès. Et Emilio, malgré son apparence de gangster, est une véritable éponge à émotions. Il ressent et comprend beaucoup ce que les autres ressentent. J'ai vu qu'il prenait Alana sous son aile, surtout parce qu'il sait à quel point je tiens à elle. Je pense qu'il a compris que j'étais tombé amoureux mais il me sait fier, je ne l'avouerai pas de sitôt. Pas à lui.
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LAWYER
RomanceAlana est une avocate, jeune mère célibataire d'une petite fille de trois ans. Adrian est un ancien PDG d'une grande entreprise de marketing, issu d'une famille riche et très connue, accusé de braquage à main armée dans une banque de Chicago. Il e...