Chapitre 4

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Enfin le week-end. Ce n'est pas vraiment du repos pour moi en général, mais là je n'ai pas beaucoup de travail donc j'en profite pour me reposer et me consacrer à Cléa.

Un samedi presque rien qu'à moi, c'est rare. Pour l'occasion, je prépare un pique-nique avec des sandwichs clubs, des amuse-gueules, des bonbons dans un panier en osier.

Cléa dort encore quand je pousse la porte de sa chambre, je m'approche pour la réveiller tendrement.

- On va où maman ?

- Surprise chaton.

Elle est à moitié endormie lorsque je l'accroche à son siège et ne comprend rien de ce qu'il se passe. Je mets de la musique Disney et elle se met aussitôt à chanter.

- Comme un homme !

Je la rejoins sur l'air de Mulan en rigolant. Elle ne chante pas, elle crie. J'aurais une bonne migraine à la fin de la journée, ça c'est certain.

Quand je me gare sur le parking du lac, Cléa s'émerveille par la fenêtre. Elle crie de joie. On court vers la plage et je la laisse choisir la place où elle veut qu'on mange. J'installe la nappe avant d'enlever mes chaussures et de m'asseoir pendant que Cléa commence à faire un château à côté de nous.

Je me tourne vers elle pour lui dire de venir manger quand un sentiment étrange me prend. Un sentiment de malaise. J'ai l'impression qu'on m'observe. Je regarde autour de nous mais je ne vois personne qui nous regarde. 

Je secoue la tête pour oublier cette sensation et mange avec ma fille. Elle me raconte ses journées avec ses amis à la crèche. Elle a déjà un amoureux, la chipie. Je sais qu'il s'appelle Matthew, il a 3 ans et il adore les motos. Ça me fait beaucoup rire quand elle me raconte qu'il y a des chamailleries à la crèche mais qu'elle est trop grande pour ça.

Je l'aide ensuite à reprendre son château en construction quand la sensation d'être observé me reprend. Je me tourne et regarde vers le parking, mais je ne vois rien de spécial hormis une silhouette qui se détourne rapidement.

Je suis paranoïaque, vraiment, je devrais arrêter de lire les documentaires sur des affaires de criminels, ça ne m'arrange pas. Rationnellement parlant, on est à quarante minutes de la maison. C'est très touristique ici. Je soupire et profite de ce moment de repos au lieu de laisser mon angoisse prendre le dessus. 

Je prends la petite main que Cléa me tend et l'accompagne jusqu'à l'eau. Elle me caresse la main grâce à son pouce puis la tire pour que je m'assois près d'elle et se cale entre mes jambes.

- Maman ?

- Oui chaton ?

- C'est quoi ton travail ?

Je fronce les sourcils, étonnée par cette question et cette si grande curiosité pour son âge. Cet enfant me surprendra toujours par l'intelligence dont elle fait preuve.

- Je suis avocate.

- Comme le manger ?

J'éclate de rire et elle aussi, même si elle ne comprend pas pourquoi je ris.

- Non chaton, pas comme le manger. Être avocat c'est hum... C'est protéger les gens. C'est aider à faire la justice.

- Justice ?

- Oui. Par exemple, un de tes copains te vole tes bonbons. Pour le punir, tu vas faire appel à un avocat qui va te défendre. Et lui aussi aura un avocat pour le défendre. Et on va essayer de trouver la meilleure solution.

Elle hoche la tête, réfléchissant sérieusement à la question. Puis elle me regarde, les sourcils froncés.

- Mais si quelqu'un vole mes bonbons, je le tape.

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