Chapitre 17

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Deux jours que j'ai croisé Adrian devant chez Déborah. Et mon esprit est toujours dans le flou.

Pour oublier cette impuissance, je me tue à bosser la défense de mon client et je passe du temps avec Cléa. Elle grandit de plus en plus et je tiens à être présente pour chaque instant.

Je suis en train de me maquiller et elle joue justement derrière moi à la poupée. Elle s'amuse à reprendre mes mouvements pour maquiller sa Barbie.

Dani m'a envoyée un message pour qu'on passe la soirée ensemble au café. Comme Déborah devait venir aujourd'hui, j'ai accepté. Sortir me fera du bien et j'aime beaucoup Dani. Être en sa compagnie me détend, je n'ai pas l'impression de devoir être quelqu'un d'autre. Il me met vraiment à l'aise et on se confie beaucoup sur nos vies.

C'est un ami.

Moi qui n'en ai pas beaucoup, ça compte à mes yeux et ça me fait tout drôle.

- Maman ?

Je pose mon mascara, finissant mon maquillage. Je me tourne vers Cléa pour m'asseoir à côté d'elle au sol.

- Oui mon chaton ?

Mes yeux se posent sur ses petits yeux magnifiques qui me regardent avec un petit sourire. Je caresse tendrement sa joue après avoir remis en place une mèche bouclée qui pendait.

- Est-ce que...

Son regard se baisse vers la poupée qu'elle triture de ses doigts. On dirait qu'elle n'ose pas me parler.

Mon cœur se serre et je lui reprends doucement la poupée de ses mains pour pouvoir lui tenir celles-ci. De ma main libre, je lui prends le menton pour qu'elle me regarde. Ses yeux brillent.

Je déglutis pour ravaler les larmes qui montent. Ce beau visage est triste.

- Adrian... Est-ce qu'il peut être mon papa ?

J'écarquille les yeux désormais brouillés. Je m'attendais à tout sauf à cette question. Elle ne l'a vue que deux fois et elle s'est déjà attachée à lui. Il incarne ce qu'elle considère comme un père : gentil, qui la voit comme une princesse, qui la fait sourire.

Aucun homme ne s'est vraiment présenté à elle de cette manière. Pas avec moi. Elle a dû comprendre qu'il représentait quelque chose pour moi.

Et là, la seule émotion qui me prend c'est de la culpabilité. Je m'en veux de l'avoir privée de son père. Je m'en veux de ne pas passer assez de temps avec elle.

J'ouvre la bouche pour lui répondre mais je la referme pour soupirer un bon coup. Je veux contrôler ma voix pour ne pas qu'elle se brise ou je ferai de la peine à Cléa.

Je me racle la gorge et lui souris faiblement.

- Non mon bébé. C'est un ami de maman mais, il ne peut pas être ton papa.

Sa lèvre inférieure se met à trembler et c'est le coup de massue pour moi quand une larme chaude dévale sa joue rebondie.

Je me pince les lèvres pour éviter de laisser mes propres larmes couler. Je dois être forte pour elle et lui montrer que ce n'est pas grave. Que je suis là, moi.

- Mais... Je veux un papa.

Je vois qu'elle n'ose pas me le dire parce qu'elle a peur de me blesser.

- Je sais, mon chaton... Je... Maman est là, d'accord ?

Stupide. J'ai envie de me taper, ma fille me dit qu'elle veut un papa, qu'elle est en manque de ce côté paternel et tout ce que je trouve à dire, c'est « maman est là » ?

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