Chapitre 2

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Le lendemain, prison de Chicago, 10 heures du matin.

Je présente ma carte d'avocate au gardien de la prison. Il hoche la tête avant d'appuyer sur un bouton, ce qui déclenche une sonnerie en même temps que la grille ne s'ouvre. Je le remercie d'un faible sourire.

Je déteste cet endroit, je déteste ces gardiens aussi aimables que le lieu. C'est ironique, une avocate qui hait les prisons.

Mais celle-ci en particulier me fout les jetons. Littéralement, je pourrais me faire dessus. Le regard des prisonniers, leur sourire en coin. Ça me dégoûte. Mais je garde la tête haute, le menton relevé, l'air sûr de moi. Et je marche jusqu'à ce que j'arrive en face de la salle. Le gardien tourne la clé et me regarde.

- Allez-y. Si vous avez besoin, toquez à la porte et je vous ouvrirai. Il est menotté mais on ne sait jamais. Ces mecs là faut pas leur faire confiance, ne vous laissez pas embobiner.

Dans son regard, je vois bien qu'il me prend pour une inexpérimentée. Je suis jeune, ça se voit. Mais je ne supporte pas que l'on sous-estime mes compétences.

- Merci. Ne vous en faîtes pas, ce n'est pas ma première affaire.

Je lui souris poliment malgré le regard pervers qu'il a lorsqu'il me détaille des yeux. Je réprime mon envie de grimacer et j'entre dans cette salle. La fraîcheur me saisit immédiatement, me procurant des frissons dans le dos, au sens propre du terme.

Mes yeux se posent immédiatement dans le regard sombre de l'homme assis sur une chaise en métal, les mains menottées sur la table. Il paraît détendu mais surpris de me voir.

Un sourire en coin s'affiche sur ses lèvres. Je m'assois face à lui, prends le classeur dans mon sac pour le poser sur la table. Je relève les yeux dans les siens, il n'a pas cessé de me fixer.

Il est brun, cheveux en bataille, et une légère barbe de trois jours. Ses yeux bleus sont aussi assassins que joueurs. Je n'arrive pas bien à lire en lui mais je décerne immédiatement la surprise d'avoir une jeune avocate face à lui.

- Bonjour Monsieur Fuller.

- Bonjour, Mademoiselle ?

Son ton est amusé avec une voix rauque, je hausse un sourcil en ne détachant pas mon regard du sien.

- Costa. Et c'est Madame.

- Oh, vous êtes mariée ?

- Non, mais ça ne vous regarde pas.

Son sourire en coin s'intensifie. Il ne me lâche pas du regard. S'il croit qu'il va me déstabiliser, ce n'est pas le premier à essayer et certainement pas le dernier. Mais je ne me laisse jamais désarçonner.

- Vous gardez votre manteau ?

Je hausse un sourcil et ignore sa question.

- Monsieur Fuller, votre procès a lieu dans trois semaines. Il faut que nous voyions ensemble la façon dont on va procéder pour votre défense.

- Vous êtes jeune, vous êtes fraîchement diplômée.

Cette initiative me fait sourire.

- Vous jouez les psychologues ?

- Non, loin de là. J'analyse c'est tout.

Je me racle la gorge et ouvre le dossier.

- Participation dans un braquage à main armée d'une grosse banque de Chicago. Vous encourez vingt années de prison au minimum. Et –

- Je le sais tout ça Madame Costa, j'ai fait du droit vous savez.

- Oui, je le sais j'ai votre dossier. Mais je dois rappeler les faits. Et les faits sont là.

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