Chapitre 15

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Le bruit de la pluie tombant contre la fenêtre me sort du sommeil. Je cligne plusieurs fois des yeux le temps d'émerger de ma nuit. Je remarque rapidement que je ne suis pas chez moi.

Adrian.

Les évènements de la veille me tombent dessus de plein fouet et je me renfrogne. Qu'est-ce qui m'a pris ? Il faut vraiment que j'arrête de boire.

Un détail de la soirée m'immobilise. Je suis venue dans son lit. Je me sentais seule, triste, perdue et il était là. Il m'a parlé, il s'est confié à moi et a même parlé de sa mère. Il a parlé de sa mère. C'est pourtant un sujet ultra-sensible pour lui. Et je comprends mieux pourquoi. Ma gorge se serre en repensant à tout ce qu'il a enduré quand il était enfant. Personne ne devrait subir ça.

Aucun enfant ne devrait subir ça.

Je me tourne doucement sur le dos et découvre Adrian, couché sur le ventre. Il est endormi et n'a pas l'air prêt de se réveiller. Son visage est totalement détendu, ses cheveux retombent sur l'oreiller et quelques mèches sur son front.

Ça, je ne peux le nier. Il est vraiment beau. Son visage est parfait, son nez, ses yeux, sa mâchoire. Sa bouche.

Ma main me démange de le toucher, et mes lèvres de l'embrasser. Ce qui se passe actuellement dans ma poitrine me laisse complètement désemparée. Comment un homme comme lui, un client et criminel qui plus est, a réussi à faire cet effet sur moi. Effet qu'aucun homme n'a pu me faire auparavant. Me rendre folle, triste, en colère et heureuse en une seconde, en un regard. En une parole.

Cet homme qui dort paisiblement est le point crucial de mon humeur ces derniers temps. Je n'ai jamais eu à dépendre de quelqu'un comme cela. Dépendre est un grand mot. Mais quand je le regarde aussi apaisé, je me sens apaisée. Même pour le père de Cléa je n'ai pas réussi à éprouver un tel sentiment.

Je ne comprends plus mes réactions, ni mon cœur ni mon corps. Ni rien. Il y a comme une totale contradiction entre mon cerveau et mon cœur. Un conflit émotionnel entre la raison et les sentiments. Cet homme en est la cause.

Il arrive dans ma vie. Et il détruit tout.

Mon regard descend doucement vers son dos découvert. Ses bras sont relevés au-dessus de sa tête et les muscles de ses épaules sont juste pour moi. Pour mes yeux. Et ils en profitent pleinement. Je suis en train de regarder ses muscles pendant que mes cuisses se resserrent presque naturellement et mes dents attrapent ma lèvre inférieure.

Un grognement me fait sursauter. Mes joues prennent aussitôt de la chaleur et je me détourne. Mais il ne se réveille pas. J'en profite pour m'extirper du lit. Il faut que je rentre.

Je prends mes affaires et je vais dans le salon pour reprendre mon sac, mais un grincement me fait stopper dans mon élan.

- Tu es ce genre de fille, à abandonner un homme au lit ?

J'écarquille les yeux et je me tourne lentement vers lui, les joues toutes rouges. Je prends une bonne inspiration et me redresse en me reprenant.

- Tu me connais par cœur maintenant ?

Un sourire joueur se dessine sur ses lèvres et il fourre ses mains dans les poches de son short de jogging en avançant vers moi. Mon regard s'arrête sur ce qu'il y a entre ses mains mais remonte aussitôt.

Perverse.

- Oh, mon cœur, je te connais plus que ce que tu le crois.

Je pouffe de rire et roule des yeux.

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