Cléa me réveille en sautant sur le lit. J'émerge de mon sommeil avec un léger mal de tête mais le sourire de ma fille me met de suite de bonne humeur. C'est fou comme un si petit corps peut avoir autant d'énergie dès le matin.
Je la prends dans mes bras avant de la chatouiller, provoquant un éclat de rire. Je pouffe de rire en la voyant se débattre.
Elle s'agrippe à moi comme un koala pour que je la porte en allant dans la cuisine au rez-de-chaussée. Je lui donne son bol de céréales avec un petit verre de jus d'orange. Je m'installe à ses côtés pour manger mes oeufs avec un bon bacon grillé. Elle me raconte, avec des mots bien à elle, sa soirée avec Deborah, devant Raya. Évidemment.
J'essaie d'être à l'écoute au maximum pour ne pas devenir une mère qui n'écoute pas sa fille.
Comme ma mère.
Mais c'est plus fort que moi, mes pensées se dirigent vers la soirée d'hier, mais aussi l'homme qui l'a animé. Adrian. Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui s'est passé. L'alcool m'a fait tourner la tête, j'étais à deux doigts de le laisser m'embrasser. Mon client. Je suis son avocate. Mais quand j'y repense, lui n'était pas bourré. Il ne boit pas. Bizarre pour un patron slash criminel, ils sont connus pour adorer le whisky ou le rhum ces gars-là en général. Ou alors je regarde trop de films.
On est à deux semaines seulement du procès, j'ai encore énormément de travail à faire et on ne peut pas dire qu'Adrian m'aide sur sa plaidoirie. Ce qui m'effraie c'est qu'on soit obligé d'avoir de la surveillance. S'il a pris cette initiative c'est qu'il y a un réel danger pour Cléa et moi. Mais... Pourquoi moi ? Si on veut s'en prendre à lui, pourquoi ne pas s'en prendre directement au concerné ?
À moins qu'on ne veuille pas que quelqu'un fourre son nez dans le dossier, comme je me renseigne sur la vie privée des Fuller, ça ne plaît peut-être pas.
Je ne comprends rien et ça me donne la migraine d'y réfléchir. Je soupire et débarrasse la vaisselle pendant que Cléa regarde les dessins animés à la télé. Mon téléphone sonne, m'arrachant de mes pensées, je regarde l'écran qui affiche un message d'un numéro inconnu.
« Bonjour Alana. Rejoins-moi à l'adresse que je t'enverrai dans 5 minutes. J'ai un problème faut qu'on parle.
Adrian ».
Je fronce les sourcils devant ce message complètement bizarre. Depuis quand Adrian a-t-il changé de numéro ? Je reçois presque aussitôt l'adresse en point GPS, c'est à une vingtaine de minutes de la maison.
En montant dans la voiture, je me retrouve trop loin du volant, le siège est encore réglé pour la taille d'Adrian qui est clairement plus grand que moi. Mon pied ne touche même pas la pédale. La sensation de sa main sur ma cuisse me revient soudainement, réveillant mon corps par la même occasion.
Evidemment, je dois le reconnaître, Adrian est un très bel homme. C'est même un véritable canon. Son air serein et confiant s'ajoute à son charme. Bien logiquement, je suis physiquement attirée par lui. Néanmoins, c'est impossible de concevoir un tel rapprochement entre nous. Non seulement vis-à-vis de notre relation professionnelle, mais aussi car, je le rappelle, c'est un criminel et j'ai une fille. Il ne serait pas moral de sortir avec un type qui fait de la prison pour un braquage à main armée. Alors d'accord, il est beau, intelligent, arrogant, et il m'énerve autant qu'il m'attire, mais mon cerveau doit rester le principal directeur de mes agissements.
C'est ça, essaie de t'en convaincre Alana...
Pour faire taire ce débat intérieur entre mes deux voix qui commence à m'agacer, je me concentre sur la route. Le GPS de ma voiture m'indique encore deux minutes de route. On est sorti de Milwaukee mais on s'est rapproché du lac. C'est un endroit avec des hangars. Qu'est-ce qu'il vient faire ici ?
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LAWYER
RomanceAlana est une avocate, jeune mère célibataire d'une petite fille de trois ans. Adrian est un ancien PDG d'une grande entreprise de marketing, issu d'une famille riche et très connue, accusé de braquage à main armée dans une banque de Chicago. Il e...