Quand la vie vous offre une seconde chance de tout reconstruire, il est essentiel de l'écouter. Prendre un nouveau chemin donné par l'univers, l'emprunter avec un nouveau regard, une nouvelle philosophie de vie et de nouveaux objectifs. Un nouvel entourage saura accompagner ce renouveau, comme pour annoncer cette entrée dans une nouvelle ère.Et le soir du drame, ce fut ma nouvelle ère.
Point de vue : Alana
Six mois plus tard
Le vent s'engouffre dans l'habitacle, un souffle tiède qui suffit à rafraîchir, annonçant l'approche du paradis. La vitesse n'empêche pas notre vue de s'attarder sur les palmiers longeant la route, dansant au rythme des agitations. Cette danse endiablée est hypnotisante à tel point qu'on a l'impression que les feuilles touchent le ciel. Un clin d'œil à la beauté et l'immensité de l'univers.
Comment est-ce possible que nous ayons la chance, êtres humains, d'être sur Terre, au sein même de cet univers exceptionnel ? La nature est si incroyable que, comparée à nous, il paraît inconcevable que l'on cohabite entre beauté et vice. Peut-être est-ce la représentation du bien et du mal : la ligne est fine. On nous met sur une planète dont la faune et la flore rendent ce lieu resplendissant, tout ça pour qu'on s'amuse à la détruire et à s'auto-détruire. Au fond, quel était le but de tous nous mettre ensemble si en nous il existe un mal profond. Chez certains, ça peut se manifester par de petits délits de rien du tout. Chez d'autres, ça peut mener à l'oppression, à la supériorité humaine, au crime, à des guerres, à la création d'armes nucléaires capables d'anéantir notre seule surface habitable : cette invention n'est-elle pas justement le fruit du caractère suicidaire et intrinsèquement mauvais voire auto-destructeur ?
Peut-être est-ce comme une expérience scientifique et humainement scientifique : nous mettons des êtres humains sur un endroit de beauté et nous les regardons tout saccager en s'amusant à se chercher des noises. Quand on observe les chronologies des guerres mondiales, des guerres de religion, des colonisations : pourquoi ne pourrait-on pas cohabiter sainement tous ensemble sur une même sphère sans se préoccuper des autres ? Franchement, je me questionne sur la véritable nature de l'Homme. En dehors de l'aspect "mal inconscient" qui se cache au fond de chacun d'entre nous, est-ce qu'une paix pourra s'installer véritablement dans l'humanité ? Car dans toute l'histoire, je ne retiens que des guerres sans un seul moment de paix véritable qui tienne sur des années et des siècles. La paix et la vie sont donc deux opposés ?
Mes pensées virevoltent au moment où le bleu infini de l'océan nous apparaît depuis le pare-brise. Ce bleu qui rejoint le ciel est, selon moi, un synonyme de paradis sur terre. Ma fille semble d'accord avec moi car elle pousse un petit cri strident en serrant ma main de la sienne.
— C'est la mer maman !
Mon sourire est déjà béat quand mon regard se pose sur elle. Elle est plus magnifique que jamais. Son teint est bronzé, ses cheveux bien bouclés. Une vraie princesse.
Une boule se forme dans ma gorge en pensant à ce surnom qu'elle affectionne désormais plus que n'importe quel autre. Je revois son corps étendu au sol, les yeux vitreux et la mare de sang qui se formait autour de lui. Sa présence me manque de manière irrémédiable. Ne pas savoir ce qui lui est arrivé ensuite est insurmontable. Dans mon for intérieur, je me dis qu'il ne s'en est pas sorti. La balle était logée vers son organe vital... Celui que j'aimais tant entendre battre.
Depuis six mois, je n'ai pas de nouvelles des Fuller, ni d'Emilio, ni de personne. Le soir du drame, je suis sortie en courant de cette pièce et j'ai retrouvé ma fille dans le hall de la maison, assise sur une chaise. Elle balançait ses jambes innocemment en regardant tout autour d'elle avec curiosité, Mushu sur ses genoux. Mes jambes ont couru d'elles-mêmes pour prendre mon enfant dans mes bras. Son toucher et son odeur m'ont envahi et ça a anesthésié un tant soit peu la douleur provoquée par Adrian. Ensuite, je sais qu'Emilio nous attendait à la sortie de la maison, accompagné de Grace. J'ai pu rencontrer la mère de l'homme de ma vie, mais je ne me souviens pas de la suite. Emilio nous a simplement déposées à l'aéroport et on s'est débrouillées. Je me doute que c'est moi qui leur ai annoncé la blessure d'Adrian, ou la mort... Mais mon esprit a occulté tous les détails qui ont suivi notre entrée dans la voiture, jusqu'à notre arrivée dans notre maison.
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LAWYER
RomanceAlana est une avocate, jeune mère célibataire d'une petite fille de trois ans. Adrian est un ancien PDG d'une grande entreprise de marketing, issu d'une famille riche et très connue, accusé de braquage à main armée dans une banque de Chicago. Il e...