Chapitre 25

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Point de vue : Alana

La voiture d'Adrian se gare devant chez moi, je soupire en me laissant aller en arrière contre l'appui-tête, les paupières fermées. Tous ces événements ne font que m'épuiser à petit feu, physiquement et surtout mentalement. J'ai l'impression d'être prisonnière. Par quoi ? La liste est trop longue pour que je l'énumère. Mon anxiété grandissante, l'affaire Adrian, mes sentiments pour lui, la sécurité de ma fille, le manque paternel de celle-ci, mon entourage qui m'est finalement inconnu.

Tout me consume et me rend totalement exténuée. C'est depuis qu'Adrian est entré dans ma vie que celle-ci s'est retrouvée sens dessus-dessous. Et pourtant, c'est celui qui m'est d'un soutien hors-pair. Je sais que ça ne devrait pas être le cas, mais il est mon pilier dans toute cette histoire. Cléa est trop petite. Je suis seule. Je n'ai pas vraiment d'amis et ma famille ne me parle plus. Je n'ai que lui.

La source de mes problèmes est aussi ma source de sécurité.

Comment vais-je m'en sortir ? Comment vais-je nous sortir la tête de l'eau ? Je n'en ai aucune idée. Mais en voyant la petite chose qui fait mon bonheur sourire, je sais que j'y arriverai, quel qu'en soit le moyen.

Une main se pose délicatement sur la mienne. Nos doigts s'entrelacent, se serrant comme si notre vie ne tenait plus qu'à ça. J'ouvre lentement les paupières en tournant le visage vers Adrian. Son visage se veut impassible mais je la vois, cette lueur d'inquiétude briller au fond de ses iris. Je lui adresse un faible sourire. Au fond, il a beaucoup de défauts mais la culpabilité de la situation n'en fait pas partie. Oui, c'est lui qui a braqué cette banque. Mais le vrai fautif est William Fuller.

Toutes ses magouilles se répercutent sur tant de gens, il y a tellement de dommages collatéraux.

- Ça va aller, mon coeur ?

Je m'apprête à hocher la tête quand je décide de ne pas lui mentir. Je pousse un long soupir en haussant les épaules, essayant au mieux d'éviter les larmes qui jaillissent au creux de mes yeux.

- Je n'en sais rien. Je ne sais pas si je suis capable d'endurer tout cela.

Son pouce caresse ma peau tandis que son visage s'approche à quelques centimètres du mien. Comme s'il savait que j'en avais besoin, son parfum emplit mes narines et calme déjà mon rythme cardiaque.

- Tu es plus forte que tu ne le crois, Alana. Tu es intelligente, tu es une mère formidable et une avocate dévouée. Mais surtout, tu n'es pas seule. Je suis là. Je vais t'aider à endurer tout ça. Il ne reste plus que quelques jours.

Ma poitrine se comprime autant d'appréhension, de gratitude, de soulagement et de tristesse. Oui, les compliments qu'il vient de me faire me réchauffent le cœur. Savoir que je ne suis pas seule m'enlève un énorme poids sur la conscience. Mais... Quelques jours nous séparent du procès. Seulement une poignée de journées et nous serons séparés. Qu'il aille en prison, qu'il soit libre, nous ne nous reverrons plus pour éviter l'épée de Damoclès.

Je ne suis pas sûre de pouvoir l'oublier, ni renier les sentiments intenses que je développe pour lui au fil des jours. Une chose est sûre, c'est que je veux protéger ma fille avant tout. Cet homme, cette relation, ce n'est pas bon. Pour moi, pour nous.

- Merci.

Adrian me regarde intensément, le désir de m'embrasser est plus que visible mais il résiste. Combattant ses envies, il ne laisse que ses yeux regarder brièvement mes lèvres, comme s'il avait peur de me toucher, de me faire du mal. De me briser.

Alors, comme il ne reste que quelques jours, c'est moi qui prends les devants. J'approche lentement mon visage du sien et pose délicatement mes lèvres sur les siennes. Leur douceur m'avait manquée. Étrangement, alors que mon souffle se coupe furtivement à ce contact, j'ai l'impression de pouvoir respirer de nouveau. Il est la bouée qui me sortira de l'eau. Ce roc qui m'empêchera de m'écraser après cette inévitable chute qui m'attend dans ce procès.

Il embrasse divinement bien, sa main libre me tient la nuque tendrement, pour être sûr de me garder contre lui. Et il finit par s'éloigner le premier après un moment. Nos yeux trahissent le désir, le plaisir, les sentiments que nous essayons de nous cacher. Pour ma part surtout.

Son pouce caresse ma lèvre inférieure et un petit sourire apparaît sur les siennes.

- Je ne me lasserai jamais de cette bouche.

Mon pouls s'accélère, je sens la chaleur me monter aux joues. Mon Dieu. S'il savait que c'est de lui dont je ne me lasserai jamais.

Je lui souris et mime un baiser, lui arrachant un rire. J'aime quand il y a cette ambiance légère entre nous, ça m'aide à oublier le temps d'un instant la situation qui m'entoure ces dernières semaines.

- Ta voiture est toujours garée devant chez moi.

Je hausse les épaules en détachant la ceinture de sécurité.

- Je viendrai la récupérer demain, je vais boire un coup avec Dani au centre.

Son regard s'assombrit furtivement à la mention de mon ami. J'avoue prendre un plaisir à le rendre jaloux, même s'il n'est pas prêt d'assumer qu'il l'est.

- Tu passeras chez moi en même temps.

- D'accord.

Alors que je m'apprête à sortir, sa main empoigne ma nuque et il plaque ses lèvres contre les miennes. Nos dents s'entrechoquent dans ce mouvement brusque. Ce n'est plus si tendre et léger, son baiser est sauvage, possessif et intense.

Si la mention d'un homme lui fait me faire ce genre de choses, je le ferai plus souvent...

Sa langue passe la barrière de ma bouche pour dominer la mienne. Il envahit mon espace sans que je ne me sente soumise. Mes doigts tirent sur les mèches de ses cheveux, lui arrachant une plainte contre ma bouche. Notre désir est fulminant. Nous avons ce besoin de nous toucher, de nous découvrir. Je rêve de lui en moi. Il désire me posséder entièrement.

Sa main libre descend en caressant mon sein pour arriver sur ma hanche. Ses doigts serrent mon corps, comme s'il essayait de retenir ses pulsions les plus ardentes. Je meurs d'envie de le supplier de ne pas se retenir.

D'un seul coup, il se recule et se cale contre son siège. Tous les deux essoufflés, nous reprenons notre calme, revenant peu à peu à la réalité. La délicieuse chaleur dans mon bas-ventre se répand davantage lorsque j'aperçois la bosse de son jean. Il s'en rend compte et me sourit.

- L'effet que tu me fais, mon coeur.

Pantelante, je suis à deux doigts de le laisser me prendre dans cette voiture, là, maintenant. Mais ma raison me rappelle et, légèrement sadique, j'aime me rendre irrésistible pour lui. Plus je le fais miroiter, plus il a du mal à se contenir.

Moi aussi, cela dit...

Ma main attrape la poignée de la voiture et je descends, en prenant soin de mettre mes fesses en arrière. Puis je ramasse mon sac, me penchant exagérément pour laisser mon décolleté tomber sous ses yeux. Un grognement m'avertit que ma mission est réussie. En me relevant, il a une main posée sur son entrejambe, l'autre sur le volant qu'il serre très fort.

- À demain, Adrian.

- À demain, mon coeur.

Son ton plein de promesses endiablées me provoque des frissons dans tous les corps, spécialement entre mes cuisses qui se serrent. Je ferme sa portière et le regarde partir sur la route en trombe.

Je me laisse quelques minutes de récupération, non seulement pour mes découvertes, pour John, le baiser mais aussi pour calmer mon entrejambe qui est en feu, et beaucoup trop vide à mon goût...

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Hello guys !

Un petit chapitre avant le début des fêtes ! Joyeux Noël à toutes les personnes qui le fêtent, profitez de ce moment avec vos familles, proches et amis ! 🎄

Je publierai un autre chapitre avant le nouvel an ! 🥳 Cette année est passée si vite je ne me suis même pas rendue compte des mois qui se sont écoulés 🥲

Bon week-end à tout le monde !

À bientôt 🥀

LAWYEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant