Chapitre 3

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Il me fusille littéralement du regard et je me sens confuse. Je ne sais pas si c'est d'avoir parlé de sa mère qui le rend comme ça ou pas. Je garde néanmoins la tête haute et le regard verrouillé dans le sien. Je ne perdrai jamais pied face à un client, ou à quelqu'un en général.

Il s'apprête à parler mais prend une inspiration et expire lentement. Puis son air détendu regagne son visage.

- Vous vous êtes renseignée sur moi à ce que je vois.

- Toujours pour bien faire mon travail.

Il plisse les yeux en souriant.

- Faites attention à vos recherches sur internet. Ça pourrait vous porter préjudice.

Adrian garde son sourire en place mais je sens qu'il me prévient d'une menace. Ou que la menace vient de lui-même. Je m'apprête à répondre quand la poignée de porte se baisse dans un grincement. Le gardien entre, signe que notre entrevue touche à sa fin. Je me lève en prenant mon sac.

- On se revoit pour ma liberté Maître Costa.

- On verra ça Monsieur Fuller. Au revoir.

Je sors de la prison et me précipite dans ma voiture pour mettre du gel sur mes mains. Cet endroit m'horripile.

Sur la route pour la maison je n'arrête pas de repenser à Adrian. Cet homme est un vrai mystère pour moi. Mes autres clients ont toujours été très faciles à cerner et étaient ouverts avec moi. La tentative de drague ne m'a pas étonnée, d'autres me l'ont fait.

Mais lui a cette manière d'être serein, trop serein. Comme s'il savait exactement ce qu'il était en train de faire, que rien ne se passait différemment de ce qu'il avait prévu. C'est très déroutant. Intriguant et ça me dérange je l'avoue.

« Ça pourrait vous porter préjudice ». De quoi parlait-il au juste ? De ce que je pourrais trouver si je fouille dans son passé ? Ou bien que ça me mettrait en danger parce qu'il y a des personnes qui le surveillent ? Malgré son avertissement, ça ne fait qu'allumer la flamme de curiosité qui brûle en moi.

Rentrée chez moi, Cléa court et me saute dessus.

- Comment va mon chaton ?

Je lui fais plein de bisous et elle éclate de rire.

- Oui et toi maman ?

Je lui souris.

- Oui ma chérie je vais très bien merci.

- Tu travailles dur ?

- Oh que oui, je travaille dur. Et toi aujourd'hui tu t'es bien amusée ?

- Oui maman ! Mais...

Elle fait la moue et je fronce les sourcils.

- Qu'est-ce qu'il y a mon chaton ?

Je la mets assise sur mes genoux en m'affalant sur le canapé. Je profite que Deborah vienne de partir. Cléa relève les yeux vers moi, la bouille toute triste.

- Dis-moi mon chaton.

- T'es pas beaucoup là et les copines elles ont un papa quand la maman est pas là. Pourquoi j'ai pas de papa ?

Sa question me brise le cœur. Je n'attendais pas cette question de sitôt.

Je me pince les lèvres, ravalant les larmes qui se forment aux bords de mes yeux et j'essaie de trouver une réponse à offrir à cette petite d'à peine trois ans. Elle parle déjà très bien pour son âge et elle grandit vite, autant physiquement qu'intellectuellement. Ce sera un vrai petit génie. J'aurais dû me douter que l'absence de père la ferait douter très vite.

LAWYEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant