Chapitre 29

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En sortant du tribunal pour rejoindre le parking, je remarque la silhouette d'Adrian sortir de sa voiture. Je m'avance vers lui, le cœur battant. L'image du soutien-gorge et de la blonde me revient en tête, remuant le couteau de la plaie.

- Salut mon cœur.

Je ravale une insulte et me tient droite, le menton relevé, face à lui. Ses yeux bleus scrutent les miens, d'un air hésitant.

- Bonjour Adrian.

Il s'humidifie les lèvres, prêt à parler mais je le devance. Je n'ai aucune envie de discuter avec lui de ce qu'il s'est passé, de nous deux ou de quoi que ce soit d'autre que le procès. Il m'a assez fait de mal comme ça, je m'en suis déjà fait assez à moi-même.

- Tu arrives en avance, c'est très bien. J'ai déjà discuté avec le procureur, tout est en place. L'accusation est prête et on a plus qu'à. Tu n'as rien oublié ?

Un voile de culpabilité dessine ses traits et son regard avant qu'il ne se reprenne rapidement. 

- Non, j'ai pris tout ce que tu m'as dit de prendre.

- Très bien.

Je me retourne pour repartir vers le tribunal quand sa main attrape mon coude. C'est une main ferme mais tendre, il ne veut pas me faire de mal. Il me retourne pour que je sois face à lui. Mes yeux le fusillent du regard.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Il relâche la pression mais sa main reste sur mon bras. Son regard est plongé dans le mien.

- Alana.

- Adrian ?

Son soupir atterrit directement sur ma peau, me laissant des frissons sur mon corps entier. Il semble le remarquer mais ne le relève pas.

- Je... Est-ce que ça va ?

Je déglutis et hausse les épaules.

- De quoi parles-tu ?

- De-

Je le coupe, avec un ton sec.

- Si tu parles de l'accident, oui je vais bien. J'ai encore un peu mal à la tête et aux côtes, mais ça peut aller. Si tu parles de ce qu'il s'est passé avant l'accident, alors non ça ne va pas.

Je m'en veux d'être si honnête. J'aurais aimé lui dire que ça va, que je m'en fiche et que la page est tournée. Mais ça m'est impossible de mentir. J'en ai marre de me mentir à moi-même.

- Ça ne va pas parce que je me suis montrée vulnérable avec toi. Je t'ai offert mon cœur et mon corps à un moment où je m'y attendais le moins. Après avoir désespérément essayé de te repousser. Tu as persévéré. Et tu m'as eu. Je pense que tu peux être fier de toi.

Je m'arrête lorsque ma voix se brise. Je ne dois pas lui montrer ma faiblesse, ma blessure et ma rancœur. Il ne le mérite pas. Il ne me mérite pas. Ravalant les larmes qui montent, je relève le menton pour le regarder droit dans les yeux.

- Je n'ai pas envie d'en parler. On est au procès aujourd'hui. Je suis Maître Costa et tu es mon client, Adrian Fuller. On n'est pas « mon cœur » ou encore en train de se chercher. Tu m'as déçue. On n'est pas un couple, ça je l'ai compris. Mais je m'attendais à un peu plus de sincérité de ta part.

Mon pouls bat si vite que j'ai du mal à garder une respiration stable. Je me force pourtant à garder les yeux dans les siens. Adrian hoche lentement la tête et sa main lâche mon bras. Je m'apprête à me détourner de lui à nouveau.

- Je voulais juste te dire que... Cette fille. La blonde que tu as vue.

Mon cœur se serre douloureusement dans la poitrine. Les sourcils haussés, je l'assassine du regard. Il est sérieux là ?

LAWYEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant